La Traverse 6

Retrouvez la version complète à l'accueil de la Fondation !

Edito d'Antonia Scintilla, directrice de la Fondation :

"Une nouvelle saison s’ouvre à la Fondation Pernod Ricard et, avec elle, parait le sixième numéro de notre journal — qui comme à son habitude désormais vient dessiner de nouvelles perspectives sur les projets qui ont lieu dans nos différents espaces d’exposition et de parole.

Alors que La Traverse 5 avait pour ligne directrice l’humeur spectrale qui, depuis quelques mois, semble se faire une place dans toute la société — et qui se retrouve dans notre 24e Prix, « Do You Believe in Ghosts? », orchestré par la commissaire Fernanda Brenner — les pages qui suivent introduisent des alternatives ou, plus justement peut-être, des échappées, à certains récits ou mythes ayant forgé les imaginaires contemporains. L’exposition de Josèfa Ntjam, dont l’artiste et chercheuse Mawena Yehouessi accompagnera le déploiement à la Fondation à la fin de l’automne, a bien sûr largement orienté ce parti-pris — tant ce travail fait surgir des entités transformatrices qui bousculent la perception et nourrissent la pensée d’une riche matière spéculative. Mais c’est aussi plus généralement à travers les propositions de celles et ceux que nous accueillerons ces prochains mois que surgissent ces nouvelles voix, entraînant avec elles tout un horizon d’attitudes et d’engagements essentiels au renouvellement de la scène de l’art en France comme ailleurs.

Ce numéro se poursuit sur les mots et images que nous ont confiés les six fantastiques artistes participant au 24e Prix, partageant ici des anecdotes personnelles ou inspirations poétiques qui viennent éclairer leur travail. Comme un avertissement adressé aux spectateur ·rices de matter gone wild, la première exposition d’envergure de Josèfa Ntjam dans une institution, Mawena Yehouessi met, elle, la plasticité de sa langue et de son écriture au profit de la philosophie qui lui est constitutive. Pour prolonger l’écho de ce travail, Julien Bécourt explore plus loin la notion d’afrofuturisme par le filtre privilégié de la musique techno. Après l’essai visuel de Théo Robine-Langlois, lequel semble telle une radio capter toutes sortes de voix qui s’élèvent autour de lui, nous retrouvons Colette Barbier à l’occasion d’un entretien avec Ariane Loze, artiste aux multiples identités, qui observe l’évolution des comportements par le filtre des applications numériques.

Enfin, nous avons souhaité reproduire, en page centrale de ce journal et exceptionnellement en couleur, une peinture récente de Sylvie Fanchon (1953–2023). Sylvie était une peintre formidable et une interlocutrice aussi inspirante qu’exigeante. Elle aura marqué toute une génération d’artistes, ainsi que celles et ceux qui, comme nous, auront eu le bonheur de croiser sa route. Son travail nous accompagnera encore longtemps.

Cette Traverse lui est dédiée.