Des oh! et des ah!
Maybellene ou les Combine Paintings, l’art contemporain et le rock sont deux vieilles choses qui doivent être régulièrement secouées tout en restant fidèles à leur histoire.
Procédant par libre association, avec toujours un air en tête, Pierre Ardouvin entremêle subtilement dans son art les traces ou les indices d’une mémoire collective de la fête et du fait divers avec celles des utopies des années soixante et soixante-dix. Objets trouvés d’un goût moyen (la moyenne des goûts), ampoules lumineuses, paillettes, manèges…sont quelques-uns des accessoires dont il use pour un théâtre d’objets évoquant Las Vegas ou Hollywood dans un studio des Buttes-Chaumont, ou la forêt viennoise dans la salle des fêtes municipale. C’est dire que si l’on ne craint pas l’émotion, on se garde bien de lui donner tous les pouvoirs, et que ça grince parfois un peu.
La rétrospective que Pierre Ardouvin présente aujourd’hui au Mac Val a été conçue comme une déambulation sur un plateau ouvert et obscur où des projecteurs fixent quelques-unes des étapes d’une vingtaine d’années de travail, tandis que des carrousels s’activent à balayer la nostalgie. Titrée, « Tout est affaire de décor », cette exposition fournira la matière principale de notre conversation en forme de plongée dans l’œuvre de l’artiste.
