SUPERNATUREL

L’objet est évident
La valeur est ajoutée
La définition est approximative

Je connais une chose grâce à la souris optique de mon
ordinateur portable, en passant par
mon navigateur web, puis par mon
moteur de recherche 3.0.

Mon téléphone est smart,
mon steak est d’origine contrôlée,
mon livre est numérique, mon
shampooing est deux en un, ma voiture
est hybride, mes aisselles sont épilées au laser,  mon film est HD-ready, ma soupe est bio,
ma bouteille d’eau est vitaminée.
Ceux-ci peuvent être neufs
ou d’occasions

Leurs qualificatifs remplacent lentement leur objet
principal,
Et leur interface est souvent plus travaillée que ceux
qu’elle médiatise.

Par ces ajouts, qu’une fonction change ou qu’elle reste la
même, la valeur augmente.

Représenter ces choses qui ont étés volontairement
complexifiées pour ne plus pouvoir être réduites à un nom devient
d’autant plus difficile qu’appartenant à cette
société, ces règles s’appliquent aussi à nous.

Pendant que le téléphone, bien que smart a pour activité principale de téléphoner ;
Fondation d’entreprise Ricard présente des Artistes issus
des Beaux Arts de Paris.

C’est leur qualification commune.

Leurs pratiques sont variées.

Dans cette exposition, des pièces montrent, déforment et
approchent différents objets ; cela sans jamais les réduire.
Il s’agit parfois de représenter simplement un objet
simple ; parfois de trouver dans cette chose simple de la
complexité ; de trouver aussi que cette complexité ajoutée n’en est pas
moins simple et qu’ajouter des couches devient tout aussi naturel qu’en
révéler. Il peut s’agir aussi de se battre pour trouver ce qu’il y a vraiment
sous cette chose simple et complexe à la fois. Dans tous les cas, l’ajouté, le
transformé tout comme l’histoire formel ou conceptuel de ces formes à été
digérée et ré-agencée.

Ainsi, les pièces de l’exposition, bien qu’évidentes se définissent dans leur approximation, sans besoin d’êtres qualifiées et c’est ici qu’elles obtiennent leur valeur

Il y a trois espaces, chacun avec six Artistes.

Neïl Beloufa