Truc-Anh HỨA THÁI TRÚC-ANH
Exposition personnelle de Truc-Anh.
Sur un papier produit et teint artisanalement au Népal à partir de Lokta, plante des hautes altitudes, Truc-Anh travaille dans cette nouvelle série de dessins à
partir d’eau de Javel ou autre solution oxydante et décolorante.
Ces visages sont des portraits cosmiques d’êtres issus de son univers familial biologique et placés sur des caissons lumineux. Truc-Anh décolore la teinte noire pour laisser passer la lumière à travers le papier comme si la surface du réel s’effaçait et révélait l’énergie fondamentale de chaque être. Il ne s’agit pas de représenter l’individu mais d’incarner son énergie. La lumière devient source de spiritualité et le caisson telle une porte ouverte vers l’essence de chacun.
En employant des mécanismes de déstabilisation, plus spécifiquement en unissant le matériel et l’immatériel ou la peinture et la fiction, Truc-Anh représente dans ses œuvres un monde protéiforme. Son travail est traversé par la question de la vision. Qu’il s’agisse des fantômes de son enfance ou des esprits chamaniques révélés par l’ayahusca, le visible et l’invisible sont au
cœur de son œuvre. Comment rendre visible ce qui ne l’est pas ?
Truc-Anh écrit : « Dans mes œuvres, je veux rendre visibles les forces de création et de destruction qui génèrent ce que l’on nomme le réel. Le réel et sa permanence ne sont qu’illusion. Tout part de l’imaginaire. Nos objets, nos villes, nos dieux, nos traditions, nos valeurs, tout a été créé. Il y a plus à voir
dans ce qu’on ne veut pas voir. C’est ici, aux frontières de notre possible, qu’il faut écarquiller les yeux ».
A cheval entre les mondes, celui de la France où il a grandi et celui du Vietnam dont il est originaire et où il est reparti, Truc-Anh procède dans cette nouvelle série à un travail d’introspection, comme un retour aux sources, dans lequel la lumière vient peu à peu révéler l’invisible.