MAR MAR MAR
Une exposition personnelle de Enrique Ramírez.
La galerie Michel Rein est heureuse de présenter la 4ème exposition personnelle d’Enrique Ramírez, après La Gravedad (2016), Los continentes (2016, Bruxelles) et Cartografías para navegantes de tierra (2014). « Mar mAr maR est une répétition mais aussi un acte de résistance. Il symbolise la résilience du monde. Mar mAr maR n’est pas simplement la mer au sens propre mais c’est toi, moi, l’autre, l’ami, l’inconnu, l’«autre» monde que les médias abandonnent par désintérêt, c’est l’immigré, le déplacé, c’est le navire coulé, c’est la complainte silencieuse de la terre quand elle rencontre la mer.
Quand j’imagine une œuvre, j’essaye de me projeter dans un endroit que je ne connais pas, un endroit dans lequel je voudrais pouvoir entrer et me transporter… Un endroit où l’obscurité permettrait de mieux voir la lumière des images, cette lumière qui n’est pas seulement là pour nous faire
voyager mais qui nous invite à partager des idées, des façons de penser, de voir, de ressentir, d’écouter… La mer est comme une fenêtre ouverte sur ce monde de mystères et d’opportunités.
Les œuvres de cette exposition tentent de répondre à ces questionnements.
Elles dessinent une carte dont les contours s’inspirent de la carte inversée (América Invertida – 1943) du peintre uruguayen Joaquin Torres Garcia. Cette illustration de l’Amérique Latine mise à l’envers est devenue un symbole des efforts déployés par ce continent pour affirmer sa place centrale. Joaquin Torres Garcia a placé le pôle Sud en haut de la terre, comme une affirmation visuelle de l’importance de l’Amérique latine qui offre une autre vision du monde et non pas celle que le reste du monde cherche à imposer à l’Amérique latine.
Quand je pense à ma terre, je pense à la mer. Je pense à une mer du monde latino-américain, où les eaux s’accrochent sans fin à ce que nous appelons une terre ferme. Nous avons toujours été fluctuants, comme un jardin en éternelle construction, un monde en conflit constant. On a souvent en mémoire des souvenirs imprécis, des images instables que notre mémoire modifie en permanence, comme une dépossession de l’histoire tant elle ne finit jamais d’être racontée, comme les vagues qui ne cessent de rencontrer la terre encore et encore… Mar mAr maR… une répétition, un acte de résistance. »