Indian Rope

Christian Hidaka, Indian Rope, 2018, huile sur lin, 195 x 130 cm.

Courtesy of the artist and Michel Rein, Paris/Brussels, photo Marc Domage.
Christian Hidaka, Indian Rope, 2018, huile sur lin, 195 x 130 cm. Courtesy of the artist and Michel Rein, Paris/Brussels, photo Marc Domage.
du 25 mai au 20 juillet 2019

Exposition personnelle de Christian Hidaka.

La galerie Michel Rein est heureuse de présenter la 7ème exposition personnelle de Christian Hidaka, après Players (2017), Marabout (2017, Bruxelles), The Fool (2015), Souvenir (2012), Red Desert (2011) et Balanced Rock (2010). « Christian Hidaka explore l’espace pictural sous tous ses angles, sans se soucier des dogmes, en naviguant avec une aisance déconcertante d’une ère culturelle à une autre. La pratique de cet artiste londonien d’origine japonaise traduit en effet un décentrement géographique et géométrique, dans lequel les lignes de fuites héritées de la Renaissance italienne croisent les perspectives obliques de l’art oriental classique.

A la galerie Michel Rein, Hidaka livre un traité de perspective hybride, ouvert aux bifurcations et aux multiples possibilités offertes par une conception élargie et transversale de la peinture. Le tableau (et par extension ici, la galerie) est envisagé comme un « espace provisoire », sans cesse interrogé et traversé par divers langages picturaux. Réalisée à la tempera à la caséine, à la manière de peintres de la Renaissance (mais aussi du Néolithique, comme en témoignent les fresques de Çatal Höyük), les compositions d’Hidaka relèvent d’une logique d’associations et de collages. Comme sur une scène de théâtre (un motif récurrent dans son travail) ou sur une grille virtuelle qui semble cartographier son imaginaire autant qu’une histoire complexe des représentations, il dispose motifs et figures empruntés à des époques, styles ou mouvements artistiques variés. Des éléments qu’il ne cesse de faire rebondir, de remettre en circulation d’une œuvre à l’autre, comme dans un grand jeu de rappels et de pistes. Aussi retrouve-t-on dans l’exposition des fragments du rideau de scène conçu en 1917 par Picasso pour le ballet Parade (un tambour, une échelle tricolore, une « boule céleste »), des montagnes chinoises inspirées par les peintres de la dynastie Song (XIIe siècle), la forêt d’une célèbre gravure en perspective linéaire de Sebastiano Serlio (XVIe siècle), des constructions trapézoïdales tirées d’un traité de géométrie de Joshua Kirby (XVIIIe siècle), l’atmosphère des paysages métaphysiques de Giorgio de Chirico ou la caricature de Guillaume Apollinaire en magicien arthurien par Picasso, encore lui. Placés au cœur d’une architecture omniprésente, ces échantillons fonctionnent comme des signes ou, pour reprendre une expression de l’artiste qui laisse entrevoir le rapport magique qu’il entretient avec l’art et ses icônes, comme des « talismans ». La posture érudite et la virtuosité technique des collages anachroniques d’Hidaka recèlent en effet une dimension plus occulte. Chez lui, la pratique de la peinture pourrait s’apparenter aux arts de la mémoire, une technique de « lieux » et d’« images » utilisée par les orateurs de la Grèce antique pour se souvenir de leur discours. A la Renaissance, le scientifique et mystique anglais Robert Fludd en propose une version hermétique sous la forme de théâtres reposant sur l’harmonie entre le macrocosme et le microcosme, dont les silhouettes crénelées servent justement de décor dans certaines œuvres de l’artiste ».

Raphaël Brunel, mai 2019.

Christian Hidaka (né en 1977 à Noda au Japon ; vit et travaille au Royaume-Uni) a exposé à la 3e Biennale de Beijing – Pavillon du Royaume Uni, MNAC – Musée National d’Art Contemporain (Bucarest), Weisman Art Museum (Californie), Spiral Garden (Tokyo), Dye House (London), Schirn Kunsthalle Frankfurt, MUDAM – The Grand Duke Jean Museum of Modern Art (Luxembourg), GAM – Galerie d’Art Moderne (Milan), Fondation Goss-Michael (Dallas), Torrance Art Museum (Californie), Le Grand Café (Saint-Nazaire), Les Instants Chavirés (Montreuil), Synagogue de Delme, Le Consortium (Dijon), Bétonsalon (Paris) etc. Son travail est présent dans de nombreuses collections MUDAM Collection (Luxembourg), Frederick R. Weisman Collection (Californie), Saatchi Gallery (Londres), UBS Collection (Londres), Goss Michael Foundation Collection (Dallas), Scorpio Trust (Genève), Cranford Collection (Londres), Centre National des Arts Plastiques (Paris), Israel Museum (Jerusalem), Uli Sigg Collection etc.

Dates
25 mai - 20 juillet 2019
Horaires
Du mardi au samedi, de 11h à 19h
Lundi sur rendez-vous
Entrée libre
Visites
Visites commentées gratuites
mercredi 12h, samedi 12h et 16h