Guillaume Bresson

Sans titre, 2018
Peinture à l’huile sur toile - 198 x 280 cm
Courtesy de l’artiste et Galerie Nathalie Obadia, Paris/Bruxelles
Sans titre, 2018 Peinture à l’huile sur toile - 198 x 280 cm Courtesy de l’artiste et Galerie Nathalie Obadia, Paris/Bruxelles
du 18 mai au 29 juin 2019

Exposition personnelle.

La Galerie Nathalie Obadia est heureuse de consacrer une quatrième exposition au peintre Guillaume Bresson, faisant suite au solo show que vient de présenter le French Institute Alliance Française (FIAF) à New York, où l’artiste réside depuis 2016.

Considéré comme l’un des peintres français les plus singuliers de sa génération, Guillaume Bresson présente ici un ensemble de toiles récentes réalisées dans son atelier new-yorkais, qui témoignent de l’évolution de son travail de scènes de rue hyperréalistes vers des territoires plus imaginaires. A travers un système de représentation issu des enseignements de la Renaissance italienne et du Classicisme français, Guillaume Bresson met en scène des sujets contemporains – une peinture du monde social d’autant plus saisissante qu’elle glisse dans une forme d’onirisme lyrique, qui plutôt que de le nier le transfigure.

Le corps-à-corps, une constante dans l’oeuvre de Guillaume Bresson, est ici décliné dans différents espaces, plus ou moins identifiables, plus ou moins familiers ou abstraits : une zone de périphérie urbaine, un lavomatic, l’environnement domestique d’une cuisine, des sous-bois enneigés qui ne sont pas sans rappeler les paysages hivernaux de Pieter Brueghel l’Ancien, une mer agitée.

Guillaume Bresson présente dans cette exposition différents éléments de son processus de travail : des grilles de perspective laissées apparentes aux peintures sur toile grands formats en passant par de plus petites études préparatoires, réalisées après les séances de pose qu’il effectue avec ses modèles amateurs puis recompose librement. L’artiste expérimente également une technique de transfert photographique, qui constitue le support de plusieurs peintures.

Au sein même des toiles, certaines zones vierges, qui contrastent avec des parties bien plus détaillées font également ressentir ce processus créatif de la peinture qui se donne aussi pour sujet : les toiles de Guillaume Bresson se nourrissent de ces vides, qui apportent une aura profonde et silencieuse aux scènes représentées.

Ce travail tout en contrastes rend d’autant plus sensible la réalité sociale qui est figurée de manière tantôt explicite, tantôt symbolique : celle des individus déshérités ou marginalisés (et souvent décentrés du tableau), courbés par le poids de la vie ou déjà à terre, sous les allures d’une descente de croix transposée au creux d’une vague qui se brise sous un ciel crépusculaire qui ne peut que rappeler les tragédies migratoires contemporaines. Si le contact humain est omniprésent dans l’œuvre de Guillaume Bresson, et prend par exemple les traits de deux jeunes filles de profil dont le rapprochement physique évoque le baiser de Giotto, son absence est d’autant plus frappante quand il s’agit de dépeindre cette forme de solitude existentielle qui s’installe dans des lieux souvent désertés. Le thème de la violence, récurrent dans l’œuvre de Guillaume Bresson, trouve encore ici sa pleine expression et son ambiguité y est plus que jamais manifeste.

A travers une peinture qui fonctionne par citations et écarts, Guillaume Bresson déjoue subtilement les attentes et parvient à magnifier ses sujets en restant toujours fidèle à cette sorte de vérisme contemporain, auquel il a su donner une forme propre et magistrale.

Dates
18 mai - 29 juin 2019
Horaires
Du mardi au samedi, de 11h à 19h
Lundi sur rendez-vous
Entrée libre
Visites
Visites commentées gratuites
mercredi 12h, samedi 12h et 16h