Michael Heizer
Exposition personnelle.
Lorsque j’ai réalisé les «sculptures négatives» j’ai pris conscience de la possibilité d’un vocabulaire complet, en produisant des sculptures avec des matériaux de base comme la terre. J’ai senti que les sphères du dessin et de la peinture devaient également être enveloppées de manière à exposer tout le vocabulaire.
—Michael Heizer
Gagosian est heureuse de présenter une exposition d’œuvres de Michael Heizer, datant de 1968 à nos jours.
En cinquante ans, Heizer a redéfini l’idée même de la sculpture à travers ses explorations de la taille de la masse et du processus. Ses constructions terrestres mouvantes, ses peintures et ses dessins explorent la dynamique des espaces positifs et négatifs.
Jeune artiste à New York dans les années 1960, Heizer a commencé à réaliser des «peintures de déplacement», des toiles géométriques dans des tons clairs et sombres. Pendant l’hiver 1967, dans les montagnes de la Sierra Nevada, il a creusé plusieurs failles dans la terre, adaptant les peintures de New York en trois dimensions. Ces «non-sculptures», ou «sculptures inversées», sont devenues la base d’un tout nouveau vocabulaire sculptural, Heizer ayant commencé à utiliser la terre, ainsi que son retrait, comme médium de référence.
Pendant l’été 1968, Heizer a installé Ciliata et Slot Mass à la frontière entre la Californie et le Nevada. Ciliata, un volume rectangulaire de terre évidée, contenait des protubérances en bois en saillie comme les cils cellulaires. L’œuvre adjacente Slot Mass se composait de rails parallèles inclinés creusés dans le sol. Les formes négatives soutenaient un rocher qui reposait sur leurs extrémités les plus profondes. Slot Mass était le précurseur de Levitated Mass, une sculpture qu’Heizer a initialement tenté de réaliser en 1969; une version plus grande de Levitated Mass a été installée de façon permanente en 2012 au Los Angeles County Museum of Art. Ciliata et Slot Mass ont toutes deux été construites avec du bois et de la terre, et étaient destinées à se dégrader. Les versions permanentes en acier des deux sculptures, Cilia (1968–90) et Slot Mass (1968–2017), sont présentées pour la première fois au public à Gagosian Le Bourget, dans la même configuration qu’en 1968.
Scoria Negative Wall Sculpture (2016), une masse de roche vésiculaire sombre étroitement encastrée dans un cadre en acier profond, est installée à l’intérieur d’un mur adjacent de la galerie, reproduisant la configuration positive/négative de l’œuvre d’Heizer Displaced/Replaced Mass (1969).
L’exposition comprend trois peintures des années 1970, aux formes géométriques et aux tons sombres et clairs. Un triptyque de peintures de 2017 (Untitled) sera exposé pour la première fois. Les toiles incurvées sont liées aux Munich Optical Paintings de 1972 et à la sculpture Munich Depression de 1969. Les formes schématiques des peintures plus récentes font écho à la suggestion, présente dans les travaux antérieurs, de voir au-delà de la périphérie de la vision.
Les vitrines installées dans une première galerie contiennent des documents d’archives provenant des dossiers d’Heizer, notamment des études de peintures d’origine. Étant donné que les premières itérations des œuvres d’ Heizer à la fin des années 1960 ont été conçues comme des installations temporaires et se sont détériorées par la suite, elles n’existent plus que dans des photographies et des croquis préparatoires. Servant de matériel contextuel au corpus monumental de l’œuvre d’Heizer, ces documents mettent en lumière l’évolution d’un artiste américain unique, des premières excavations dans le désert au projet en cours City (1970–), une vaste sculpture située dans le désert du centre du Nevada, sur lequel l’artiste travaille depuis maintenant près de cinquante ans.