Clairs-allants peintures
Exposition personnelle de Christine Piot.
Ces deux mots de Clairs-allants nous entraînent dans un monde onirique plus ou moins évocateur, que le regardeur peut interpréter à sa guise.
Mais la peinture de Christine Piot reste abstraite, orientée vers une gestualité lyrique où, dit-elle, « le geste et la couleur tissent de l’indéfinissable ».
Le réel reste insaisissable, d’où l’ambivalence de sa recherche. Ce qui me fait penser à ce qu’écrivait Abdelwahab Meddeb à propos de l’harmonie de l’univers : « Comme si l’harmonie cosmique, engendrée par la naissance des formes, restait empreinte du chaos d’où elle provient ».
Anne Dagbert, 2015
Clairs-allants
Le titre de « clairs-allants », forgé sur « clairs-obscurs », qui est donné à ces œuvres peintes à la tempera sur toile, évoque un mouvement créé par les formes et la luminosité de la couleur, selon moi une définition possible de la peinture. Il s’accompagne, pour chacune d’elles, d’un qualificatif suivi de l’année d’exécution.
Lumière et mouvement. Des espaces colorés se superposent et s’interpénètrent, traversés, chahutés par des suggestions de reflets, des jeux de lumière et des effets de transparence, inspirés du « phénomène de la vitre » qui donne à voir une confusion de plans multiples. Étendre de la matière colorée sur le support avec une spatule la déchire en certains points de résistance et fait jaillir des formes. La recouvrir par une légère pulvérisation en estompe les contours.
L’application d’un tissu mouillé y fait apparaître, par enlevage, des motifs de plis. Recouverts à leur tour d’une fine couche de couleur, ceux-ci vont flotter dans un entre-deux, telle la mémoire de la toile non encore tendue ou de draperies séculaires. Puis la vision change. L’œuvre possède un caractère propre. L’articulation des événements picturaux, sources d’associations visuelles, lui donne sa résonance.
Les Éclats sont, quant à eux, des « pièces » destinées à se combiner au gré de circonstances ou de choix divers.
Christine Piot