Rapprochements entre l'Art et la mode
Au cœur de cette synergie, les approches sont multiples : le corps déstructuré, décomposé, mis à nu, écorché, tatoué, la notion du temps qui passe, les matières périssables, l’esprit punk ou grunge, le minimal, le basique, le blanc et le noir, le pliage, l’utilisation des aliments, des insectes, le camouflage, la guerre, mais aussi et surtout le glamour.
Alain Jacquet peint en 1963 des toiles Camouflage, emprunté à l’armée et fait réaliser dans ce motif un vêtement qui préfigure la collection de Comme des garçons. Hantaï a démontré les beautés chromatiques et formelles des hasards du pliage qu’a repris Issey Miyaké dans ses plissés contemporains. En 1969, Éric Dietman réalise un sac en pain, qui pourrait s’émietter au fil du temps comme le vêtement s’use ; à la fin des années 90, Natacha Lesueur pérennise ses œuvres hautement périssables en les photographiant. Roman Opalka est rejoint dans l’intemporalité de son œuvre par l’éternelle chemise blanche que Yamamoto décline au fil du temps.