Paris Performances : Les mots troubles #3, Écritures avec Julie Béna
Slalomé.e, Joyce Rivière, Melanie Blaison, sabrina soyer et Julie Béna à la Fondation Pernod Ricard.
Dans le cadre du cycle "Les mots troubles" organisé par Julie Béna, cette troisième rencontre s'articule autour de quatre invité.e.s qui aborderont le rôle de la traduction et de la rencontre. La revue How To Become servira de fil conducteur lors de cet échange.
« En 2016, bien que je sois déjà installée à Prague, me parvient l’écho du projet The Cheapest University. Dans le cadre de cette proposition, How To Become a Lesbian, des ateliers bilingues (anglais/français) gratuits sont menés par sabrina soyer autour de l’écriture et de la traduction. Différents temps qui explorent les narrations expérimentales ; différents temps non-exclusivement en français (ce qui est, en France, assez rare) ; différents temps qui font entrer en conflit la formation du sujet et la matière de l’histoire (hello patriarcat) ; différents temps qui invitent à se repenser, à s’ouvrir pour transgresser ; différents temps où sont lus et traduits des poètes et artistes-écrivains jamais traduits ou si peu en français. Ça sonne comme le truc le plus excitant de Paname et je ne suis jamais là. Alors, j’achète les revues et j’y découvre à chaque fois des textes, des autrices, des voix dont je me délecte. Barbara Sirieix que je connais depuis longtemps se joint au projet et me fait parvenir HOW TO BECOME A MOTHERFUCKINELEGIST à Prague. Finalement Prague et Paris se rejoignent.
Je n’ai croisé sabrina qu’un soir pour un anniversaire mais j’ai toujours eu envie de parler avec elle – pas seulement de How To Become, mais de la littérature queer et féministe en train de se faire, de celles que j’ai découverte par elle : Claire Finch ou Elodie Petit et de celles que j’ai continué à aimer avec elle : Laetitia Paviani, Madison Bycroft ou Joe Gustin. Et de celle que nous allons entendre à l’occasion du troisième volet des mots troubles.
Des écrits forts avec des mots à nous, ou des mots que nous découvrons et apprenons à appréhender, non pas pour les faire siens, mais pour les rejoindre littérairement, plastiquement, politiquement. Plus haut, je parlais de délectation, comme je pourrais parler de pourléchage, de salivation, de désir. Car on est bien dans des questions de corps, de corps les uns aux autres, de langues et de bouches, de voix et de mains. On n’est pas loin, on a envie d’être ensemble, de les écouter.
Mais comment tout cela apparait, comment tout cela est rendu visible, est donné à l’œil, au toucher, comment tout cela s’écrit, se pense et finalement comment tout cela prend corps en se publiant ? Ce sont tous ces différents aspects dont nous allons discuter avec quatre écrivain⸱es que nous aurons aussi la chance d’entendre lire leurs textes : Slalomé.e, Joyce Rivière, Melanie Blaison et sabrina soyer. »
Julie Béna