Nuit Blanche | Julien Creuzet
La Fondation d’entreprise Ricard s’associe à Nuit Blanche pour présenter le travail de Julien Creuzet qui se dévoilera sur l’une des quatorze plateformes artistiques de la Parade.
Populaire et sonore, joyeuse et spectaculaire, la Parade est le cœur festif de cette Nuit Blanche tout en mouvement. Pensée comme une fête de la création actuelle sous toutes ses formes, elle donnera à voir un défilé d’œuvres monumentales, délirantes ou fantastiques, poétiques ou exubérantes.
Le défilé parcourra Paris de la place de la Concorde à la place de la Bastille, samedi 5 octobre 2019 à partir de 19h.
Chacune des œuvres de la Parade étant entièrement conçue par des artistes contemporains, Julien Creuzet fera circuler sur sa plateforme une sculpture allégorique d’un paysage fantasmé de la Caraïbe. Un champ de banane renversé aux couleurs acidulées : cette œuvre puise son imaginaire dans une catastrophe écologique qui a vu les sols des rivières et les nappes d’eaux souterraines de Martinique et de Guadeloupe polluer par la chlordécone, un pesticide qui a été utilisé de 1972 à 1993 pour lutter contre le charançon du bananier.
L’oeuvre s’intitule Mon corps, carcasse, se casse cassecasse / Mon corps canne à sucre flèche flèche flèche / Mon corps banane est en larme larme larme / Mon corps peau noire, au coucher du soleil, / ne trouve le sommeil / Mon corps plantation poison / Mon corps plantation poison / Mon corps plantation / Demande la rançon / La pluie n’est plus la pluie / La pluie goutte aiguille / La pluie acide pesticide / La pluie infanticide / Mon père vivait près de la rivière / La rivière était à la lisière / Du champ de banane pour panam / Banane rouge poudrière / Sous les tropiques du Cancer, 2019.
Ce titre de la sculpture reprend les paroles d’une chanson, écrite et enregistrée pour l’occasion sur une musique Afro-pop, dynamique et joyeuse. Un clin d’œil aux cultures des Caraïbes mêlant festivité et tristesse. Cette musique a donné lieu à la réalisation d’un film d’animation : ce voyage dans l’antre du bananier montre les vestiges d’un système colonial. Big Bang, éruption cutanée, explosion, ciel étoilé, molécule flottante, organes génitaux…
À l’issue de la Parade, l’oeuvre mobile sera visible à proximité de l’église Saint-Paul (75004, Paris). Elle sera ensuite exposée durant la FIAC (16-20 octobre 2019) sur l’Avenue Winston Churchill, à côté du Cinéphémère.
