Paul Maheke / Sarah Trouche
Cette quatrième séance de la sixième saison de Partitions (Performances) place le corps au centre d’une réflexion sur le genre et ses modalités d’incarnation à travers la danse.
Les deux artistes proposent de nouvelles lectures post-féministes qui passent par la réappropriation des corps. Paul Maheke développera une nouvelle phase de son projet autour de la pensée de « l’hydroféminisme » à travers une conférence dansée et Sarah Trouche, en collaboration avec la chorégraphe canadienne Wynn Holmes, détournera la Pole dance comme outils potentiel de manifestation féministe.
Paul Maheke / One in three
Les recherches actuelles de Paul Maheke, Becoming a Body of Water, partent des réflexions de la philosophe Luce Irigaray sur l’« Hydrofeminisme » reprises par Astrida Neimanis et imaginent le corps comme une archive utilisant ses « eaux » comme des voies de transmission de savoir et d’information. Cette investigation occupe un espace métaphorique où le corps résonne et fait écho au contexte géographique, socio-politique et historique qui l’a engendré. Avec une attention particulière portée à la danse, il tente de désamorcer les rapports de pouvoir qui façonnent les imaginaires occidentaux et de reformuler les représentations du corps queer racisé-e qui en découlent, en interrogeant l’Histoire par le biais de subjectivités non-humaines.
Paul Maheke est né en 1985 à Brive-la-Gaillarde), il vit et travaille à Londres. Diplômé de l’ENSA Cergy (2011), il a suivi le programme post-diplôme Open School East à Londres (2015). Il a remporté la Graduate Residency à la South London Gallery qui a abouti à une exposition personnelle ‘I Lost Track of the Swarm’ à la fin du printemps 2016. Il a exposé et performé dans de nombreuses institutions dont en 2017 la Tate Modern, Londres (cur. Catherine Wood et Andrea Lissoni), Assembly Point, Londres. En 2016 à Center, Berlin, à la Galerie Sultana, Paris, à Guest Projects, Londres, South London Gallery. En 2015 aux Instants Chavirés à Montreuil (cur. Mikaela Assolent et Flora Katz), Montreuil et au 59e Salon de Montrouge en 2O14. Il a été invité comme artiste en résidence à la Fonderie Darling à Montréal (2015).
La Galerie Sultana à Paris lui consacre une exposition personnelle du 28 avril au 18 juin 2017.
Sarah Trouche en collaboration avec Wynn Holmes / I can not be silent – A feminist vertical strike
interprété par Sarah Trouche, June McGrane, Priscilla Roussel, Tiana, Malva Van Darz et Roze.
Le projet de Sarah Trouche est lié à la rencontre avec Marinela, une danseuse de Pole Dance de Miami, rencontrée à l’occasion d’une résidence aux Etats-Unis soutenue par l’institut Français dans le cadre du programme de résidence hors-les-murs. Elle prend pour point de départ ses échanges avec cette danseuse et la pensée d’Amalia Jones d’imaginer d’autres formes possibles de féminismes. En dépit des performances athlétiques qu’implique la pratique de la pole dance, cette forme principalement réservée aux clubs de striptease, souffre d’une image particulièrement négative et entraine la stigmatisation des femmes qui la pratique. En collaboration avec la chorégraphe Wynn Holmes, Sarah Trouche propose une réinterprétation des figures de la pole dance en les croisant avec celles de la manifestation.
Sarah Trouche est née en 1983 à Bordeaux. Elle vit et travaille entre Bordeaux et Paris. Elle est diplômée de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris en 2007 et du Master Performance Art making de la Goldsmiths University of London en 2008. En 2006 elle obtient une bourse pour étudier au Art Center College of Design de Los Angeles auprès des artistes Mike Kelley et Lita Albuquerque. Elle développe des performances dans l’espace public en lien avec les territoires et leurs contextes géopolitiques. Elle a réalisé des performances notamment en Chine, au Maroc, en Israël, au Kazakhstan, en Russie, au Japon et montré récemment son travail à l’Armory Show à New York, à Art Basel Miami, au Musée d’Art contemporain de Taipei. Elle participé au premier pavillon du Kazakhstan (Cur. Paul Ardenne) à la Biennale de Venise 2015 et en 2016 à la Biennale Européenne Manifesta à Zurich. Elle vient de présenter un ensemble de pièces autour de la notion de Résilience lors d’une exposition personnelle à la galerie Vanessa Quang. En septembre 2017, elle participera à la résidence de la Fondation Zinsou au Bénin.