Atmosphères

Carmen Perrin Vers cibles, bougé (détail), 2015 | cibles pour tir au pistolet perforées | 102 x 101 x 2,5 cm 
Courtesy Catherine Putman Paris.
Carmen Perrin Vers cibles, bougé (détail), 2015 | cibles pour tir au pistolet perforées | 102 x 101 x 2,5 cm Courtesy Catherine Putman Paris.
du 18 mai au 13 juillet 2019

Exposition personnelle de Carmen Perrin.

La galerie Catherine Putman est heureuse de présenter Atmosphères la troisième exposition personnelle de Carmen Perrin.

Depuis les années 80, Carmen Perrin s’est imposée comme sculpteur.
Au début des années 90, elle commence à travailler en lien étroit avec l’architecture et le paysage. Actuellement, elle poursuit des collaborations sur des projets liés à l’espace public et mène, en parallèle, une recherche qui articule étroitement la pratique de la sculpture et celle du dessin.
Le lien fort entre ces deux pratiques tient à une question centrale dans toute l’œuvre de Carmen Perrin, celle de la tension. Le dessin chez elle répond à un processus intrinsèquement lié à une gestuelle, souvent répétitive, parfois presque chorégraphiée où l’idée de forces, physiques et optiques, est omniprésente.
Articulées avec une trame graphique qui délimite l’espace constructif de chaque dessin, les tensions, liées à l’utilisation de la couleur, sont au centre de ses dernières oeuvres.
Dans Elles vont et viennent, 2019 et S’encoublent, 2019, Carmen Perrin cherche à faire apparaître des reliefs qui pénètrent dans un milieu simultanément opaque et translucide, lisse et strié.
L’idée de ces dessins est venue lors de la réalisation de croquis pour la fabrication d’une porte dont la structure en béton, très mince à certains endroits, laisse passer la lumière. Cette réflexion autour du déplacement de la lumière a guidé le choix du crayon jaune.
Ces dessins émanent d’un travail lié à son regard sur l’architecture et à l’attention qu’elle porte aux découvertes de la physique contemporaine et de la biologie.
Expérimentant sans cesse de nouveaux procédés qui lui permettent de créer des œuvres perturbant notre perception sensorielle, Carmen Perrin a travaillé avec de la poudre de chantier bleu électrique déposée au cordeau pour réaliser l’oeuvre CLAC, 2019.
À travers le geste bref et précis de la main qui crée une tension entre le cordeau chargé de poudre et la feuille en papier sur laquelle celle-ci va d’abord « exploser » puis se déposer, le dessin devient presque aussi sonore que visuel.

Dans d’autres oeuvres la perception d’une image en couleur est perturbée par un motif géométrique ou un texte noirs, réalisés à la craie grasse, qui filtrent le regard. Pour cette exposition Carmen Perrin a aussi réalisé une gravure, revenant à une pratique qu’elle avait expérimentée lors de ses études à l’École supérieure des beaux-arts de Genève.
Avec la technique de l’eau-forte elle s’intéresse aux différents états d’une image sous la morsure de l’acide. On retrouve également dans l’exposition des oeuvres dont les tensions sont liées à la perforation. Deux d’entre elles sont réalisées avec des cibles industrielles assemblées et perforées dans la composition desquelles une couleur beige/peau s’articule avec le motif imprimé d’une cible pour pistolet. Dans l’une d’elle la cible est fixe et dans l’autre elle a bougé. Les oeuvres Entrepiches sont constituées d’une superposition d’images lenticulaires perforées qui laissent apparaître, à l’intérieur des espaces creusés par les emporte-pièces, des fragments de deux images colorées perceptibles successivement quand le spectateur se déplace. Dans Tracé tourné et Tourné collé, des dessins au crayon et à la colle chaude sont réalisés sur un plateau circulaire, entraîné par un moteur, qui tourne plus ou moins vite au moyen d’une pédale guidée par l’artiste.Chaque projet mène l’artiste sur un terrain d’expérimentations plastiques dont les règles de base naissent de la nécessité de renouveler des interactions entre le corps, la main, l’oeil, le matériau avec les forces qui les affectent.

Carmen Perrin est née à la Paz en Bolivie, elle vit et travaille à Genève.
En 1960, alors qu’elle a 7 ans, son père Alberto décide de s’exiler avec toute sa famille en Suisse d’où il est originaire par le biais paternel. Dans la cité de  Calvin, Carmen Perrin a effectué toute sa scolarité et ses études artistiques. En 1981 elle obtient son diplôme à l’École supérieure des beaux-arts de Genève et en 1986 elle commence à enseigner dans cette institution. Dans le courant de cette même année, elle participe à une exposition au Musée Cantini à Marseille et s’y installe pour y vivre et y travailler pendant 8 ans. En 1993 elle obtient la Bourse Landys et Gyr qui lui permet de vivre et d’occuper un atelier pendant une année à Londres. Elle y séjournera pendant 2 ans. Actuellement elle vit et travaille à Genève et occupe aussi régulièrement un atelier en France. En 2005, elle décide d’interrompre sa pratique de l’enseignement pour se consacrer entièrement à sa recherche artistique. En 2014 elle est nommée membre du comité de patronage de la Distinction romande d’architecture 2014 (avec Daniel Berset, conseiller fédéral, Philippe Biéler, président central de Patrimoine suisse et Werner Jeker, graphiste).

Dates
18 mai - 13 juillet 2019
Horaires
Du mardi au samedi, de 11h à 19h
Lundi sur rendez-vous
Entrée libre
Visites
Visites commentées gratuites
mercredi 12h, samedi 12h et 16h