Berdaguer & Péjus COMMUNAUTÉS INVISIBLES
Dans la continuité de son engagement en faveur de la création contemporaine française, la Fondation d’entreprise Ricard soutien l’exposition Communautés invisibles, consacrée aux artistes Berdaguer&Péjus, lauréats 2007 du Prix Fondation d’entreprise Ricard.
Commissariat : Sandra Adam-Couralet
Première exposition d’envergure à Marseille pour Christophe Berdaguer et Marie Péjus, qui se saisissent ici des potentialités offertes par l’architecture de la Friche la Belle de Mai pour mettre en jeu de nouvelles productions.
Un paysage gris et mou m’accueille et se dérobe sous mes pieds… le sol en sable, balayé par mes pas, dessine et redessine indéfiniment la topographie du lieu…l’exposition s’imprime au passage de chaque visiteur, …tout autour des abeilles de verre produisent des sons stridents …scénographier des connexions synaptiques … Le sentiment d’être entré dans un paysage intérieur…, vivre dans une exposition comme dans une psychoarchitecture… Je me lève et je déambule à présent sous un réseau métallique… L’agencement est émotif, il est le fruit des humeurs de ses concepteurs puis de ses habitants. …une architecture de relations… des contagions et des coexistences…
Les objets exposés sont eux-mêmes des « enregistreurs », ils sont « chargés » de sens, de mémoires.
Depuis 2014, un protocole d’échanges entre Sandra Adam-Couralet, commissaire de l’exposition, et les artistes Berdaguer & Péjus s’est mis en place. Les images et les textes, fruits de ces conversations, seraient toujours partagés si ils ont été le résultat d’une mise en conscience légèrement modifiée ou agissant sur les états émotionnels.
L’exposition serait alors la mise en scène de ces « percepts et visions » et, par cette genèse subjective, plongeant volontiers dans les chemins du rêve et de l’inconscient, tenterait ici une version intimiste, non intimidée par les besoins d’une rétrospective ou d’un millésime. L’ensemble de l’exposition découle de cette conception « techno-animiste ».
«Christophe Berdaguer et Marie Péjus se sont souvent attachés à tester les utopies architecturales, à les déprimer pourrait-on dire, contre toute forme d’autoritarisme. Selon un principe contaminant, l’architecture de l’exposition se voit à son tour exposée aux virus et devient elle-même un objet faillible, dégradable et malade. Les murs évoluent de l’intérieur. Tels des organismes vivants, ils sont habités de bactéries, d’histoires et de récits. Au coeur des réactions métabolistes, s’érigent des formes, tentant parfois de cartographier, d’établir des plans, parfois de contenir ou de prendre soin. Or on ne peut anesthésier un objet ou lui imposer une fonction fixe. Tout résonne de plasticité. Une exposition abîmée donc, stressée de traumas passés et à venir mais signes de possibles, parfois même de beauté, et surtout de vivacité. Plus encore, les opérations conceptuelles se laissent cette fois-ci déborder volontairement par l’élan du paysage qu’il ne s’agit plus de maîtriser mais de laisser advenir, dans l’acception d’un déploiement souvent incontrôlable : il s’agissait désormais de sortir du déterminé pour laisser l’espace choisir lui-même ce qui lui convient, à un moment donné.» Sandra Adam-Couralet
A l’occasion de la soirée de vernissage qui se tiendra sur le toit-terrasse de la Friche, les artistes présenteront une performance inédite en collaboration avec le compositeur Christian Sebille et le GMEM.