Caroline Mesquita Centre Pompidou
Le Centre Pompidou accueille chaque année, depuis 2000, le Prix Fondation d’entreprise Ricard qui récompense un artiste émergent de la jeune scène française.
Les oeuvres des lauréats, offertes par la Fondation d’entreprise Ricard au Musée national d’art moderne, enrichissent ainsi la collection du Centre Pompidou. Le 19è Prix Fondation d’entreprise Ricard a été attribué à l’artiste Caroline Mesquita, décerné à l’occasion de l’exposition « Les bons sentiments » conçue par Anne-Claire Schmitz, à la Fondation d’entreprise Ricard, en 2017.
Née en 1989 à Brest, Caroline Mesquita est sculptrice et vidéaste, travaillant principalement le métal (l’acier, le cuivre, le laiton et l’inox) auquel elle fait subir des expérimentations d’oxydation, avec de l’ammoniac, ou de l’acide chlorhydrique et de la patine, ajoutant parfois de la peinture ou bien des tissus. Autour ou à partir de ses créations métalliques, elle crée également des environnements sonores et des films de performances dans lesquels elle se met en scène.
Caroline Mesquita
Après des études à l’Ecole des beaux-arts de Rennes, elle intègre l’Ecole nationale supérieure des beaux-arts de Paris dont elle sort diplômée en 2013. La même année, elle reçoit de l’école le Prix fondation Joseph Ebstein. En 2014, elle passe une année à la Mountain School of Arts à Los Angeles, et bénéficie de sa première exposition personnelle aux Bains Douches à Alençon (2014), puis au Parc Saint Léger à Pougues-les-Eaux (2015), au Jupiter Artland à Edinbourg (2016), au Kunstverein Langenhagen (2016 ; commissariat Valérie Chartrain) et à la Fondation Ricard à Paris en 2017 dont elle gagne le prix la même année. Sûrement influencée dans sa pratique par le travail ponctuel d’assistante, entre 2012 et 2015, de l’artiste Lili Reynaud Dewar, lauréate du Prix Ricard en 2013 et connue pour sa création de dispositifs hybrides situés au croisement de l’installation, du décor, de la performance et de la sculpture, Caroline Mesquita crée, depuis 2015, des « tableaux vivants ». Ces ensembles, composés à partir d’objets géométriques et de figures anthropomorphiques assemblés de rouleaux et de plaques métalliques oxydées et peintes, rappellent des mises en scène de rites énigmatiques, faisant référence à la vie de communautés marginales, aux titres évocateurs tels que Bal (2015), 123 Soleil Victoria (2015), Some blue in my mouth (2016), Cream sacrifice (2016), Pink everywhere (2016) ou The Ballad (2017), dernier tableau de cette série présenté à la fondation d’entreprise Ricard lors de l’exposition monographique du 23 janvier au 11 mars 2017 (commissariat Martha Kirszenbaum).
Souvent accompagnés de sons ou de vidéos témoignant des performances de l’artiste réalisées au sein de ses compositions de sculptures, ses tableaux figés par la matière apparaissent ensuite comme « habités » de bruits mystérieux : « Dans la vidéo produite pour l’exposition et intitulée The Ballad (2017), l’artiste apparaît aux côtés de ses sculptures et l’interaction qu’elle provoque repousse les limites et réinvente de nouvelles formes de liens. (…) Tandis que ses oeuvres la câlinent et la caressent, puis l’attaquent et la blessent, la bande son de la vidéo révèle un orchestre de basses métalliques, de bourdonnements sourds et de cliquetis et tintements émanant des sculptures, procurant à l’ensemble la teinte d’un carnaval délicieusement pervers. » (cit. Martha Kirszenbaum, communiqué de presse de l’exposition « The Ballad » à la fondation d’entreprise Ricard).
La série Night Engines, 2018, est présentée au Centre Pompidou jusqu’au 17 décembre 2018.
Après la série des motos rétro-futuristes présentées dans l’exposition « Les Bons Sentiments » (commissariat Anne-Claire Schmitz) à la fondation d’entreprise Ricard, son dernier corpus d’oeuvres intitulé « Night Engines » a été créé pour sa première exposition au T293 à Rome, en 2017. Les films Star Wars, Blade Runner, Mad Max, ou les dessins de créatures biomécaniques de l’artiste suisse H.R. Giger, furent des sources d’inspirations pour ces trois sculptures exposées au musée. Caroline Mesquita s’est libérée de cet imaginaire collectif pour proposer des prototypes d’engins spatiaux inédits. Elle a manipulé l’acier, matériau particulièrement résistant, qui a subi de nombreuses coupes, plis et soudures. Présentés comme dans un salon de l’automobile, ces véhicules semblent prêts à être chevauchés et propulsés dans un univers imaginaire.
Exposée au sein de la collection contemporaine du 19/09/2018 au 17/12/2018.