Come, come, come of age.
La pratique artistique de Tarik Kiswanson —qui englobe la sculpture, la
performance et la poésie— témoigne d’un engagement envers la poétique du métissage comme moyen d’écriture et de survie dans des conditions et des contextes multiples.
Ce carrefour, ainsi que l’écrit Paul Gilroy, « est un espace particulier où des choses imprévues et magiques peuvent se produire». La réduction, la réfraction, la multiplication et la désintégration de la forme comme du langage, dans l’œuvre de Kiswanson, évoquent l’imprévisibilité de la mémoire et l’hybridité polyphonique.
La pratique de l’artiste a, jusqu’à ce jour, impliqué des questionnements liés au déplacement ainsi qu’à la notion d’interstice, qui se rapportent spécifiquement au contexte de ce qui a été perdu et de ce qui a été gagné dans le cours de la première génération migratoire. Son exposition à la Fondation d’entreprise Ricard élargit cette enquête pour examiner plus largement la condition humaine et ses frontières les plus fondamentales— la naissance et la mort.
Conçue comme une « machine narrative », l’exposition Come, come, come of age, première exposition institutionnelle solo de l’artiste en France, présente une installation sonore-sculpturale. Kiswanson entreprend une nouvelle série
de sculptures, pour les besoins de cette exposition, qui pose les bases pour
la scénographie d’une œuvre sonore : des poèmes restitués sous la forme d’une interview déconstruite faisant intervenir l’artiste et un enfant. Leur voix
proposent des réflexions fragmentées sur des questions attachées au désir, à la corporalité, à la naissance, aux cycles de vie et de la mort, à la maturité, et
à la construction identitaire.
Le 17 avril, Kiswanson a lu une sélection de ses poèmes. Un échange s’en est suivi entre l’artiste et la curatrice Jesi Khadivi, autour de l’écriture et de la pratique plastique de l’artiste.
Pour écouter l’échange : rendez-vous sur France Culture Plus.