Coming soon, règlements de contes at Muxuland
Coming soon, règlements de contes at Muxuland s’annonce comme un film, entre western et conte de fée. Peuplé de personnages étranges issus d’une mythologie singulière, l’artiste s’inspire de l’imagerie populaire et de visions perçues au cours de ses différents voyages à traverse le Monde.
Pour cette exposition, Fabien Verschaere recrée un microcosme saturé dans lequel il nous expose la diversité de ses pratiques artistiques : aquarelle, wallpainting, photographie, vidéo, sculpture… Ainsi, pour la première fois, des céramiques de grande taille côtoient un conte de fée original, une installation graphique et musicale, des photographies inédites dans lesquelles l’artiste se met en scène et enfin la projection du film Self Keba. (vidéo de Fabien Verschaere, Production : Les Poissons Volants / Agence d’artistes, CCC Tours.)
« S’inscrivant dans différents lieux de Kinshasa, Self keba est basé sur l’idée du passage entre mythologie du quotidien et centre poétique. Conçu comme une métaphore sociologique, il définira une atmosphère totalement magique et poétique tout en gardant un lien au réel. Ce film est un moyen métrage regroupant 7 thèmes principaux comme autant de tableaux en action liés à mon travail graphique et mettant en jeu différents médias comme le son, les costumes, le chant, la danse, ..» Fabien Verschaere
« Once upon no time, 49 nights for a poem, A Novel for life, Coming soon…, les titres choisis par Fabien Verschaere pour ses expositions sont toujours liés à une action en cours, un processus positionnant l’exposition comme une étape, un temps de pose plutôt qu’un aboutissement. Chaque projet de Fabien Verschaere apparaît donc comme un nouvel épisode dans son existence qu’il retranscrit à l’aide de dessins, objets, sculptures, affiches, photographies et pour la première fois film. L’oeuvre de Fabien Verschaere est faite de mixité, de circulation et de rites de passage. Empreint de cultures populaires et africaines, l’artiste campe un monde onirique et fantastique, mélangeant les genres sans complexe, depuis le cinéma fantastique de Tim Burton jusqu’à Lewis Carroll, en passant par l’univers rhizomatique de Fabrice Hybert ou l’esthétisation des corps de Matthew Barney. Une oeuvre dense et singulière qui a su s’imposer en très peu de temps en France et à l’étranger.
Fabien Verschaere aime raconter des histoires, des anecdotes, des faits réels et inventés qu’il interprète et transmet selon ses désirs, devenant ainsi le médiateur entre différentes réalités. Chacun de ses projets est l’occasion d’une multitude de récits plastiques offerts au public à travers un parcours bien souvent chaotique. La lecture de l’oeuvre oscille entre la sphère publique et privée, mêlant poésie et cryptographie et renouvelant sans cesse son propre vocabulaire.
Pour Coming, règlements de contes at Muxuland, Fabien Verschaere propose une oeuvre globale dont chaque élément vient enrichir et alimenter le scénario de sa vie. Poursuivant ses investigations dans l’inconscient collectif et intime, créant une communauté de signes et de personnages imaginaires, Coming soon, règlement de contes at Muxuland réunit un ensemble inédit de dessins et photographies, céramiques de grandes tailles et wall paintings, qui viennent hanter l’Espace de mille figures. Les différentes oeuvres de l’exposition sont reliées entre elles par une bande sonore (la playlist de l’artiste) venant ainsi pointer l’importance de la musique dans son travail, qu’on retrouve également à travers une fresque inspirée de l’univers romantique et symbolique de la chanson Where The Wild Roses Grow de Nick Cave.
Dans ce théâtre de la cruauté le symbolisme côtoie le merveilleux. Ainsi, au centre de la première salle trône un squelette surgissant d’une pièce montée, réalisé en céramique, pour un ‘joyeux non-anniversaire’ – en référence à Alice aux Pays des Merveilles. Comme une réponse à cette présence macabre, dans la seconde salle le spectateur découvre une autre céramique, un portrait de l’artiste représenté en mi-ange, mi-démon, et attestant des liaisons dangereuses entre le bien et le mal. Tel des cadavres-exquis, ces sculptures nous rappellent la présence récurrente de l’image du masque, du clown et de la mort dans le travail de l’artiste. Les contes et les mythologies quotidiennes constituent les fondements de son inspiration. Pour Fabien Verschaere, le conte ne fait pas que projeter la conscience dans l’imaginaire, il permet aussi une identification, une théâtralisation de la vie. Pour les enfants bien souvent, les contes sont une aide pour parvenir à une réconciliation avec soi, à une acceptation complète de la réalité. Pour l’artiste le conte symbolise les étapes de la vie, l’élévation vers un idéal ou en tous les cas, une alternative à la réalité.
Pour Coming soon, règlement de contes at Muxuland, Fabien Verschaere expose également une série de posters entre affiches de film et affiches de propagande poétique: five minutes before a kiss, stop smoking for a kiss. Ces oeuvres mêlant images et textes s’articulent autour d’une fiction menée par l’artiste lui-même.
Fasciné depuis toujours par Otto Muelh et son travail au sein de l’actionnisme viennois, Fabien Verschaere communique à travers le dessin toutes les performances qu’il rêve de réaliser. Mélange savant d’aliénation et de liberté, de facilité et de pièges, le dessin apparaît chez l’artiste comme un acte de survie, un langage propre qu’il développe à travers une pratique quotidienne et qui rend son oeuvre à la fois si personnelle et si universelle.
Au coeur de cette mise en scène bien orchestrée, le travail de wall painting offre ici la seule part d’improvisation de l’exposition. De même que l’imagination est toujours ‘spontanéité’ et créatrice, les peintures murales prennent d’une certaine façon la forme d’une performance réalisée hors public par l’artiste, directement sur les murs de l’exposition.
Créant ainsi un espace ludique et provocateur, joyeux et pervers, l’artiste imagine, crée et tisse inlassablement le fil de l’histoire sans en dévoiler la fin. »