{davide balula, jonathan binet, simon collet, blaise parmentier, guillaume pellay, elodie seguin}
« Il y eut le mur, puis la toile, la sortie de la toile et, par là, le retour au mur comme toile, la toile peinte de la même couleur que le mur sur lequel elle est accrochée… »
« Aujourd’hui, une envie d’explorer les pratiques contemporaines du « hors-toile » entendu à la fois comme hors-champ, c’est-à-dire qui n’est pas ouvertement montré mais pourtant présent, et comme hors-piste, échappant aux itinéraires balisés.
Éludant sa définition, pourrait-on dire essentielle, de recouvrement d’une surface par une couleur, la peinture se fait ici diffuse, indicielle, contextuelle.
Une exposition de peinture sans aucune toile au mur, traversée du souffle de la peinture, un espace offert en pâture à de jeunes artistes dont les pratiques relèvent toutes, de près ou de loin, de la peinture. »
Ça, ce fut le point de départ. Écrites il y a plus d’un an, ces quelques phrases proposées à la réflexion des artistes dépassèrent d’elles-mêmes leur portée première. Des heures de discussion s’ensuivirent et le fait que nous ayons, pour une fois, du temps devant nous, y fut pour beaucoup. Il nous était possible de l’employer à un examen de cette situation d’exposition collective plutôt qu’ à sa production hâtive. La question de la possibilité d’un geste commun émergea alors. Qu’est-ce qu’une exposition collective si les artistes réunis par le curateur décident d’un geste commun ?
Considérer l’espace comme un seul objet semblait assez juste. Souligner l’une de ses perspectives aussi. Révéler un déjà-là, une trajectoire, un regard. Qu’était cette situation sinon un ensemble de regards portés sur un même espace ? En ciseler deux plans inédits et les donner à voir par une sorte de contreforme picturale — une découpe nette dans quelque chose qui tendrait à l’indétermination fut l’une des réponses possibles à cette situation. Comment peindre pour que la peinture ne soit pas ce que l’on regarde ? Choisir une couleur, presque par défaut, et la contrer ensuite dans sa picturalité, la flouter, et ainsi l’employer comme faire-valoir de cet espace blanc, de cette abstraction créée de toutes pièces et pourtant toujours déjà présente. »