FLO ET LES MAXIMUM
Florence Doléac | Maximum
La galerie Jousse Entreprise est heureuse d’annoncer sa prochaine exposition, Flo et les Maximum, de Florence Doléac et du collectif Maximum.
L’exposition présentera notamment une série de nouvelles pièces : trois lits signés en commun et coédités avec la galerie. Ils s’inscrivent dans le travail que mènent les designers depuis longtemps. Le travail de Florence Doléac naît de points de rencontre. Entre la forme et la fonction, l’intérieur et l’extérieur, le neuf et l’usagé, l’humour distancié des titres et le souci du durable, l’expression personnelle et le collectif : ses pièces s’adressent autant à l’appropriation rêveuse et privée qu’à une réflexion éthique sur la fabrication de nos objets les plus usuels. Elle est également sensible au recul de l’industrie en France. Au-delà des drames sociaux, les pertes d’emploi signifient aussi la disparition de multiples savoir-faire. Ses objets nécessitent ainsi la réactivation et l’adaptation de techniques disparues, mais aussi l’invention de nouvelles. Des techniques de fabrication comme autant d’outils d’une poétique. Ajoutons sa générosité envers les jeunes générations de créateurs. Florence Doléac a notamment toujours été attentive à ses étudiants (c’est le cas des Maximum, comme d’Antoine Boudin et ses bateaux en bambou ou Nathanaël Abeille et ses réflecteurs solaires) et s’associe parfois à eux pour créer en commun (le terme de « communauté » revient souvent dans son travail).
Basés à Ivry, dans une ancienne usine (ce qui indique un autre point commun avec Florence Doléac), les Maximum fondent leur travail sur la notion de « surcyclage ». Alors que le recyclage détruit un objet pour n’en conserver que les matériaux, le surcyclage préserve des objets existants pour en déduire de nouvelles fonctions. Autrement dit, ils créent une méthode vertueuse en inversant le procédé habituel du design. En sauvant tout ce qui peut l’être du travail qui a permis la conception et la fabrication d’un objet, ils essaient d’en utiliser la force et de dompter, dans ce processus, des formes venues d’ailleurs. Leur méthode construit ainsi un cycle alternatif du déchet, sous le double signe de l’inventivité et de l’économie. Cette approche concerne aussi bien la forme, la qualité (notamment celle du geste et du matériau) que la quantité : il s’agit habituellement de produire en grande série à partir d’objets qui ont été eux-mêmes fabriqués de cette façon.
Les lits exposés à la galerie proviennent de barrières « Vauban », utilisées dans l’espace public pour canaliser ou « parquer » des foules. Leur habituelle utilisation répressive est ici détournée pour des usages liés au plaisir et au repos. Si, compte tenu de leur utilisation habituelle, elles ont une durée de vie assez courte, ces barrières sont néanmoins solides. Par une série de décalages techniques (pliage, cintrage, soudures), elles ont été converties en structures de lits, avant d’être floquées. Le flocage de telles pièces (c’est-à-dire le dépôt en surface d’une sorte de velours) est également typique de cette activité de transfert, propre aussi bien à Florence Doléac qu’aux Maximum, puisqu’il est normalement réservé à des objets de petite taille. Les housses, réalisées par Bilum, sont fabriquées à partir de chutes de tissus de montgolfière*, qui fournissent un matériau tout à la fois léger, aérien, souple et solide, mais aussi le code couleur des trois lits : vert olive, bleu roi et un rouge qui évoque l’érotisme. Les lits sont accompagnés d’accessoires ingénieux et nés de la même logique de surcyclage, telles des lampes de chevets convertibles en bougeoirs, une penderie, des étagères… Grâce à leurs matériaux, ces lits peuvent s’utiliser aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur.
Ils s’inscrivent ainsi dans le sillage de réalisations antérieures de Florence Doléac, comme ses « Lits des rêves », qu’elle a conçus pour fédérer une Communauté des rêveurs, Maxidreams, (des stickers qui visent à l’accroître seront distribués pendant l’exposition). D’autres pièces seront montrées, comme une série de miroirs Palmito 2, en matériaux recyclés (moquette, bullpack…) et Marchand de sable, sortes de balais-pinceaux pour dessins zen à passer dans du sable noir.
L’exposition construit ainsi un parcours choral entre singulier et pluriel et invite les Maximum à exposer pour la première fois des pièces en galerie.
Le soir du vernissage, son catalogue Minute Papillon — réalisé avec le soutien aux galeries / publication du Cnap Centre national des arts plastiques — sera présenté à la galerie, avant de faire l’objet d’une autre présentation à la Fondation Ricard, le 29 octobre à 19h.