Kenneth Noland

Courtesy of Almine Rech gallery.
Courtesy of Almine Rech gallery.
du 18 avril au 25 mai 2019

Exposition personnelle.

Almine Rech Paris a le plaisir d’annoncer la première exposition de Kenneth Noland avec la galerie, en collaboration avec le Paige Rense Noland 2008 Marital Trust et la Kenneth Noland Foundation. L’exposition présentera des peintures réalisées entre 1960 et 2006. Cette sélection d’œuvres constitue une importante rétrospective du travail de Noland, rarement exposé à Paris, ni ailleurs en France. Kenneth Noland figure parmi les artistes les plus marquants de l’abstraction post-picturale du mouvement Color Field. Surtout connu pour ses cercles concentriques, chevrons et rayures colorés, il est considéré comme « l’un des plus grands coloristes du vingtième siècle » par Karen Wilkin, auteure d’une monographie qui lui est consacrée. « Son art, du début à la fin, est un art de la couleur ; il s’inscrit dans une longue tradition qui remonte, pour l’époque moderne, aux Impressionnistes, à Cézanne et Matisse, et plus tard au vingtième siècle, à Morris Louis ou Helen Frankenthaler »[1] écrit-elle.

« Jusqu’au bout, Noland a perpétué cette tradition en explorant des façons de peindre la couleur quasiment inimaginable, et souvent inédites. À l’aube du vingt-et-unième siècle, son art devient de plus en plus coloré, et donc plus lumineux. Noland prend ainsi une nouvelle direction, et la trajectoire de son art n’en est que plus profonde et plus large. Sa lumière nous rappellera sans doute les teintes mordorées des peintres luministes américains du dix-neuvième siècle. »[2]

Noland consacre de nombreuses années à l’exploration du potentiel des bandes de couleurs parallèles : il en tire des variations apparemment infinies, orchestrations complexes de bandes multiples, ou centres vides encadrés en haut et en bas par des groupes foisonnants.

Dans les années 70, il ajoute un nouveau mouvement à son travail en laissant plus de place au jeu des couleurs. Dans des toiles comme Interlock Color (1973) et d’autres de la série des plaids, les champs verticaux sont découpés par de minces grilles ; leurs intersections sont soulignées par des couleurs et des densités changeantes. Dans les plaids, même s’ils sont essentiellement verticaux, figurent aussi plusieurs losanges carrés. Dans certaines de ses toiles découpées de l’époque, Noland souligne et déforme tout à la fois les bords de ses peintures par des changements de couleur et des groupes de bandes colorées. À partir de la fin des années 70 et pendant quelques années encore, les formes varient entre quasi-rectangles relativement réguliers, légèrement asymétriques, et hexagones déséquilibrés non-conventionnels et inattendus, pour finir par des figures élancées parfois appelées planches à voile, de 1981 à 1982 (par exemple Begin and End, 1981). Avec ses chevrons des années 1980, les surfaces deviennent plus opulentes ; l’accent est mis sur la superposition et
la transparence dont le résultat est une vraie mutabilité de la couleur. Dans Comet (1983) par exemple, Noland transforme ses chevrons en œuvres fondamentalement novatrices formant une sorte de manuel des nouvelles manières d’appliquer les couleurs. Dans les peintures des dernières années, comme Into the Cool No.9 (2006) ou Burst (2006), « il associe tout ce qu’il a découvert dans le cadre de cette dernière série ; à la perfection, Noland
fusionne les couleurs fortes au centre droit et celles à peine perceptibles en bas à gauche et au centre ; un va-et-vient entrelacé de roses et de bleus, des formes quasi-géométriques, et des nuances qui déteignent de façon amorphe, le tout avec une maîtrise certaine qui atteste de son génie. Et puis, presque comme une sortie, une ligne unique allant du bas du cercle au bas de la peinture nous mène tout doucement hors de la légère tourmente picturale de la toile. »[3] Avec les peintures puissantes mais calmes des dernières années, Noland créé une aura méditative qui invite le spectateur à un dialogue personnel avec l’art, l’artiste et le monde qui nous entoure.

Kenneth Noland (né en 1924 à Asheville, Caroline du Nord, mort en 2010 à Port Clyde, Maine) étudie au Black Mountain College de 1946 à 1948 avec Josef Albers et Ilya Bolotowsky. Il arrive à Paris en 1948 pour étudier pendant un an auprès du sculpteur Ossip Zadkine ; c’est là qu’a lieu sa première exposition personnelle, à la Galerie Raymond Creuze. Il enseigne à l’Institute of Contemporary Art, Washington, DC (1949-1951), à l’Université catholique de Washington, DC (1951-1960) et au Washington Workshop Center for the Arts (1952-1956). Son travail est présenté à la Biennale de Venise (1964), et sa première rétrospective est accueillie par le Guggenheim Museum (1977), puis à la Corcoran Gallery of Art de Washington, DC, et au Toledo Museum of Art, Ohio (1978). Noland a fait l’objet d’expositions personnelles dans de nombreuses institutions internationales, notamment le Museo de Arte Moderno de Mexico (1983), le Museo de Bellas Artes de Bilbao (1985), le Musée des Beaux-Arts de Houston (2004), la Tate Liverpool (2006), ou le Butler Institute of American Art de Youngstown, Ohio (1986 et 2007).

[1] Karen Wilkin, Kenneth Noland, 20 Century Artists, 1990.
[2] Ibid.
[3] William C. Agee, “Kenneth Noland: The last paintings,” Kenneth Noland, Into the Cool, 2017.

Dates
18 avril - 25 mai 2019
Horaires
Du mardi au samedi, de 11h à 19h
Lundi sur rendez-vous
Entrée libre
Visites
Visites commentées gratuites
mercredi 12h, samedi 12h et 16h