Matériologique
La Fondation d’entreprise Ricard a le plaisir de présenter une exposition consacrée au travail de Wilfrid Almendra.
Celle-ci propose une vision transversale de sa pratique sculpturale récente à travers une sélection de travaux existants et de nouvelles œuvres spécialement créées pour l’occasion. Le commissariat de la première exposition institutionnelle de Wilfrid Almendra à Paris est assuré par Zoë Gray, qui suit le travail de cet artiste français depuis près d’une décennie. L’exposition est accompagnée de la première publication monographique de l’artiste.
Chez Wilfrid Almendra, idées et matériaux sont indissociables. Il tire son vocabulaire formel de l’architecture, mais surtout des formes et surfaces qui nous entourent. Examinant tout autant les pratiques amateurs et dilettantes que les travaux des grands architectes de la modernité, il crée des sculptures ambiguës en associant avec ingéniosité des sources composites. Il ne s’agit toutefois pas simplement de mêler les registres culturels ni de brouiller les frontières entre une culture dite noble ou populaire. Almendra est au contraire fasciné par ce que pourraient partager le bricoleur du dimanche habitant en zone pavillonnaire avec l’urbaniste, l’artiste conceptuel ou l’artisan.
En partant d’éléments formels issus de l’architecture vernaculaire et en explorant l’esthétique suburbaine, il évoque avec finesse la question délicate du goût. Les œuvres telles que New Babylon et la série Killed in Action (Case Study Houses) explorent la façon dont les idéaux modernistes ont été dilués dans l’architecture résidentielle grand public, qui les a privés de leur piquant politique originel. Avec les sculptures Concrete Gardens, il parvient à examiner les aspirations culturelles communes au « Do It Yourself » et aux décorations pour jardins, tout en maintenant un équilibre fragile entre admiration et dérision. La série récente intitulée Model Homes (Sonata) condense des références à la peinture abstraite de Mondrian avec une forme de vitrail intentionnellement naïve. Ces sculptures empruntent une sensibilité Pop, tout en se situant dans un entre-deux pouvant évoquer l’Arte Povera ou le Minimalisme.
PUBLICATION
Parallèlement à cette exposition personnelle à la Fondation d’entreprise Ricard, la première monographie de Wilfrid Almendra paraît aux Presses du Réel. Cette publication est dirigée par Zoë Gray et sa conception graphique conçue par Mathias Schweizer. Elle propose des illustrations de l’œuvre de Wilfrid Almendra ainsi que des images provenant de son archive personnelle et de son studio. L’essai de Zoë Gray intitulé The Constant Gardener examine la pratique de l’artiste depuis 2003, tandis que celui d’Étienne Bernard intitulé Formes de situations se concentre sur la série d’œuvres Reconstruction for a Monument. Enfin, le texte de Sarah C. Bancroft Villa America associe le lecteur à un road trip fantasque dans l’ouest américain, le paysage de son enfance, qu’elle revisite à travers les matériaux et les références de Killed in Action (Case Study Houses). Édition bilingue français/anglais. ISBN: 978-2-84066-547-2.