MEA CULPA D'UN SCEPTIQUE
Les productions récentes de Dove Allouche font référence à l’art pariétal, élargissement naturel de l’intérêt de l’artiste envers les éléments primordiaux de la Terre des origines.
Utilisant des procédés combinant le dessin et la photographie, Allouche élabore des œuvres reflétant l’écoulement du temps qui, par leur dévoilement dans l’espace, s’affrontent aux mystères des toutes premières formes de fabrication des images par l’homme.
Le titre de l’exposition, Mea Culpa d’un sceptique, est extrait d’une note de 1903 écrite par l’éminent paléontologiste Emile Cartailhac lorsqu’il ressortit de la grotte d’Altamira en Espagne dont il venait d’admirer les parois ornées. En marge de cette note, il reconnaît avoir dénié, pendant plus de deux décennies, la capacité de nos ancêtres du Paléolithique à produire de telles œuvres. Ayant reconnu son erreur, Cartailhac réorienta ses études à partir de cette découverte majeure, réhabilitant l’idée d’un développement régulier de la civilisation et de l’esprit humain et modifiant ainsi le cours de l’histoire de l’art.
Prenant cette anecdote comme point de départ, Allouche a entrepris de nouvelles formes de production d’images pour tenter de mettre en place un processus permettant à celles-ci de se générer elles-mêmes.
Kate Macfarlane, février 2016
« Il faut s’incliner devant la réalité d’un fait (…).
Avec nos procédés actuels d’éclairage nous avons quelque peine à percer l’obscurité de ces galeries, à mettre assez en vue des parties suffisantes des murailles pour apercevoir nettement ces silhouettes de l’âge d’un mammouth et du renne, et l’on est d’autant plus étonné de constater qu’elles furent dessinées avec une indiscutable sûreté de main, avec une certaine stylisation, la même qui caractérise les petites gravures sur os et sur cailloux. Il faut croire que les yeux des troglodytes avaient une plus grande habitude que nous de voir dans une demi obscurité.
C’est pour n’avoir réfléchit à cela, que je suis complice d’une erreur commise il y a vingt ans, d’une injustice qu’il faut avouer nettement et réparer. »
Émile Cartailhac, « La grotte d’Altamira, Espagne. Mea culpa d’un sceptique », L’Anthropologie, tome 13, 1902, p. 348-354.
Ce projet a été sélectionné par la commission mécénat de la FNAGP qui lui a apporté son soutien.
En ce moment à Drawing Room, Londres, exposition collective Double Take avec Dove Allouche, du 14 avril au 5 juin 2016.