PRIX 2000 PRODIGE

du 7 octobre au 24 novembre 2000

Dans le cadre de la FIAC, foire d'art contemporain internationale à Paris, cette exposition est conçue par un critique d’art dont la mission est de mettre en perspective la jeune création française.

Après Propice, organisée par Catherine Francblin en 1999, Robert Fleck, directeur de l’École des Beaux Arts de Nantes et auteur de nombreux livres sur l’art contemporain, met en scène l’exposition Prodige : une sélection de quatorze jeunes artistes français parmi les meilleurs talents d’une génération qui s’annonce particulièrement prometteuse. Cette exposition sera ainsi, en cette année 2000, le seul événement rassemblant en France autant de jeunes artistes, connus certes du monde artistique mais qui restent à découvrir par le grand public.

 

Peu de choses semblent réunir les artistes de cette exposition, si ce n’est leur forte personnalité, la diversité des propos et des matières d’expression ainsi que le caractère profondément original de chaque oeuvre.
Avec ces trois caractéristiques, on tient la spécificité de la nouvelle génération française actuellement en train d’émerger. ’ Au sein d’une époque dominée par des modes, souligne Robert Fleck, apparaissent des démarches ’ têtues ’, très déterminées et admirablement indépendantes, comme si les meilleurs talents avaient toujours su qu’une obstination sans faille pouvait seule permettre à l’art pur et indépendant de se tailler une petite place dans un monde dominé par les images industrielles, l’information, la communication et le flux des capitaux ’. A cet égard, Prodige se veut un manifeste de la force de cette nouvelle génération, relève certaine et prochaine des meilleurs artistes français des années 90, tels Claude Closky, Fabrice Hybert, Dominique Gonzalez-Foerster ou Pierre Huyghe. Prodige fait ainsi écho à l’exposition Propice, proposée l’année dernière. A ce titre, les peintures, propositions sculpturales, photographies monumentales, projections vidéo et installations, proposées à l’exposition Prodige, sont l’expression d’une génération d’artistes, tous issus des écoles d’art françaises et de leur nouveau cursus, dont il faudra, soyons certains, retenir les noms.

Chaque artiste de l’exposition Prodige incarne une personnalité propre et une valeur fondamentale de cette nouvelle génération.

Ainsi, avec Zbignew ADACH, on découvre les derniers aboutissements d’une expérimentation conduite depuis plusieurs années avec une impressionnante peinture qui se caractérise à la fois par une surcharge de matière et de couleurs et par une maîtrise totale de nouveaux moyens picturaux.
Isabelle LÉVÉNEZ, dont l’oeuvre est dominée par le multimédia, propose une série inédite de peintures sur papier qui mêlent thèmes corporels et écriture à partir d’une réflexion sur l’identité. Avec Fabien VERSCHAERE, on s’aventure dans un univers à la fois coloré, poétique et plein d’humour, matérialisé par des aquarelles surprenantes et la sculpture en glace d’une sirène exposée dans un immense congélateur. Valérie MRÉJEN nous projette dans un film inédit dont la simplicité technique et la sophistication esthétique renouvellent de façon condensée la proposition des oeuvres vidéo actuelles. La simplicité se retrouve également dans l’oeuvre exposée par Guillaume JANOT, une nouvelle série de photographies, prises à la gare de Glasgow, où l’on détecte le regard amusé et complice de l’auteur, son intégrité et sa grande sensibilité poétique. L’artiste Laurent MORICEAU et le créateur de mode Victor FÉRES réalisent une installation sous lumière rouge ainsi qu’un film portant sur une performance, qui se déroulera à l’Espace Paul Ricard et qui sera orientée autour de la présentation du vêtement piège que constitue le Perméable. Avec Seamus FARRELL, on tombe dans l’inattendu et l’étrange d’une installation réalisée in situ, un ’Buren pauvre’ fabriqué à partir de papier toilette, qui forme le cadre d’une vidéo illustrant les forces que subit le corps de l’homme post-moderne dans une société en pleine mutation. La fantaisie généreuse et l’enthousiasme immense que Marie DENIS sait si bien déployer se manifestent par une intervention pleine de minutie et de vitalité esthétique qui s’étend à différents lieux. Le monumental est également présent avec l’imposante sculpture de Mathieu MERCIER qui se joue à la fois de la tradition formaliste et des systèmes bureautiques exprimant ainsi la relation entre l’art et l’espace institutionnel dans le monde contemporain. Natacha LESUEUR propose un parti pris créatif qui associe avec une ironie féroce l’interrogation à la fois sur le corps et sur la nourriture par la représentation photographique à l’esthétique bien précis. Même point de départ pour le travail de Nicolas SIMARIK : l’expérience de soi et l’image que l’on reflète. L’oeuvre qu’il propose procède d’un travestissement surprenant et ironique de son rôle d’artiste. Avec Koo JEONG-A, qui expose dans les grands musées du monde, le propos est à la fois humble par le format et sûr à l’extrême dans son esthétique conceptuelle, surchargée de sensibilité. Saâdane AFIF construit son oeuvre à partir de la même surcharge d’expérience. Il s’en dégage une interrogation pertinente sur la vie urbaine et l’urbanisme qui, depuis le Situationnisme français, a largement influencé les jeunes artistes de toute nationalité et de toute tendance.

Dates
7 octobre - 24 novembre 2000
Horaires
Du mardi au samedi, de 11h à 19h
Lundi sur rendez-vous
Entrée libre
Visites
Visites commentées gratuites
mercredi 12h, samedi 12h et 16h
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