PRIX 2013 LA VIE MATÉRIELLE
« À l’origine de La vie matérielle, il y a le désir de concevoir une exposition plus physique, plus littérale et en un sens plus abstraite que ce que j’avais pu produire dernièrement. »
« Un projet qui se fonde sur des gestes presque primaires, qui tendent vers un degré zéro, un langage restreint et engagé. Non pas penser avec des œuvres finies mais à partir d’attitudes, avec un leitmotiv, celui d’une exposition sans sujet ni objet : que ces gestes entretiennent une relation matérielle avec l’environnement, qu’ils agissent sur le contexte, aient une capacité de transformation (apparitions, déplacements, découpes…).
L’exposition est une sorte de mécanique vivante. Les formes y ont une vie propre. Elles renvoient à autant d’actions absentes (passées, présentes ou à venir). Il y aurait quelque chose du théâtre dans ce projet, d’une chorégraphie invisible, non pas nécessairement en tant que représentation, mais en tant que manière de voir les choses. La vie matérielle serait dès lors telle une scène vide, un espace possible ou l’économie – au sens d’administration du foyer, de production, de pauvreté – régit une relation désaccordée entre les corps.
Une vie matérielle habite ce projet, dont le titre vient d’un livre de Marguerite Duras, qui aurait eu cent ans l’an prochain. Un ouvrage qui traite, au travers de cette forme blanche, neutre et instinctive, de la maison, de l’ordre et du sexe, des rapports sociaux, de l’écriture et d’un monde altéré. Car ici, bien que de manière hermétique, tout est donné : la présence de ces formes, la dispersion et l’entropie ; la tension entre elles, l’irrelation, quelque chose comme un retour du retour du réel.
Le catalogue de l’exposition, conçu en en collaboration avec la revue franco-suisse Criticism, assemble une série de textes critiques et de biographies, ainsi qu’une documentation et une archive de l’exposition.
Le design graphique de La vie matérielle est conçu par Charles Mazé & Coline Sunier. »
Yann Chateigné
Artistes
Stéphane Barbier-Bouvet est né à Marseille en 1981. Il vit et travaille à Amsterdam et Bruxelles.
Jonathan Binet est né à Saint-Priest en 1984. Il vit et travaille à Paris.
Alex Cecchetti est né à Terni (Italie) en 1977. Il vit et travaille à Paris.
Caroline Mesquita est né à Brest en 1989. Elle vit et travaille à Paris.
Chloé Quenum est née Paris en 1983. Elle vit et travaille à Paris.
Lili Reynaud Dewar est née à La Rochelle en 1975. Elle vit et travaille entre Grenoble, Genève et Vienne.
Alexandre Singh est né à Bordeaux en 1980. Il vit et travaille à New York.
Benjamin Valenza est né à Marseille en 1980. Il vit et travaille entre Bordeaux et Bruxelles.
Remise du 15ème Prix Fondation d’entreprise Ricard
Le Prix Fondation d’entreprise Ricard sera remis à l’un des artistes de l’exposition La vie matérielle lors du Bal jaune qui se tiendra le 25 octobre 2013. Ce Prix est décerné par un jury de collectionneurs, amis des grands musées d’art contemporain, et des commissaires des précédentes expositions du Prix Fondation d’entreprise Ricard. Il consiste en l’achat d’une oeuvre au lauréat. Cette oeuvre est ensuite offerte au Centre Pompidou qui la présente dans ses collections permanentes.
Yann Chateigné
Yann Chateigné est critique et curateur. Depuis 2009, il est responsable du Département Arts visuels de la Haute école d’art et de design de Genève. Dans ce cadre, il dirige l’Institut curatorial / espace d’exposition LiveInYourHead ainsi que Fieldwork, un programme de recherche et de résidence situé entre Genève, Nantes et Marfa, Texas. Il est diplômé de l’Ecole du Louvre à Paris.