Rien ne nous appartient : Offrir
Rien ne nous appartient : Offrir commence par un sentiment.
Un tiraillement entre le constat d’une réalité qui demande qu’on l’éclaire, et le désir qu’une œuvre garde toujours une part de pénombre.
Dans la pénombre, les corps à demi-éclairés échappent au sens, et attirent. Ils appellent à être compris, mais en même temps leur approche est incertaine et ne promet aucune fin jouée d’avance. Sur ce chemin se trouve la possibilité de vides, et d’événements.
Rien ne nous appartient : Offrir tente d’aller avec cette incertitude. A
rebours d’un éclairage direct qui prétendrait faire barrage aux effets
déstabilisants de corps indistincts, le projet souhaite s’y ouvrir. L’environnement, les conditions de production, ceux qui la regardent, seront joués avec l’œuvre comme un ensemble mouvant où les éléments s’éprouvent les uns les autres. Tel un espion qui profite d’une situation, les éléments – humains ou non – qui entrent dans l’ensemble peuvent y prendre part, s’emparer de quelques parties, et sortir.
Rien ne nous appartient : Offrir est le fruit d’une résidence. En quête d’une zone d’incertitude, les participants ont été réunis au préalable. Le lieu
et les modalités de l’échange étaient à l’image de l’intention ; une
utopie, presque. Au milieu de temps intimes, la part manquante de la rêverie et
de l’oisiveté dans l’histoire récente de l’exposition, posait question.
Traitant différents médiums, venant de différentes régions de France ou de
l’autre côté de l’Atlantique, chacun s’est déplacé de son centre, puis, de proche en proche, a joué ses idées sous d’autres conditions. Ce fonctionnement par voisinage, superposition et points de croisements a mené à une décision commune pour le projet et impulsé des œuvres individuelles.
Puisque rien ne nous appartient, nous ne cesserons pas de désirer offrir.