Tout est vrai

Un matin de printemps, sur la dalle en bas de leur tour où ils s’étaient donné rendez-vous, quatre jeunes personnes, la vingtaine, sont victimes d’une attaque : Pablo Adam est tué sous les yeux de son amie Zoé Jaspers, de Thomas Jaspers, son frère et de Felix Jeanneret, un voyageur de passage. Les trois survivants tentent de surmonter la disparition de leur ami à travers leurs pratiques artistiques respectives : la sculpture abritant la mémoire et les images du défunt, la photographie qui dévoile une échappée, et le roman comme hypothèse d’une autre issue à l’attaque sont ici rassemblés autour d’un film qui raconte leur histoire.

Zoé Jaspers est une romancière née en 1998 à Paris. Elle est surtout connue pour son roman Tout est vrai, conçu comme la biographie de Pablo Adam qui aurait échappé à l’attaque dont il a pourtant été victime en 2017.

Felix Jeanneret est un photographe né en 1997 à Montreuil. Son oeuvre photographique, généralement en noir & blanc, est essentiel-lement tournée vers le voyage et l’exploration.

Thomas Jaspers est un architecte né en 1995 à Paris. C’est le frère de la romancière Zoé Jaspers. Parmi ses réalisations, on trouve notamment la série de réductions d’espaces d’exposition où sont insérées des cimaises diffusant des oeuvres vidéographiques.

Pablo Adam est un chanteur, parolier et compositeur né en 1997 à Paris. Son univers musical s’inspire de styles aussi variés que le Rap, le Jazz ou la Pop.
romain kronenberg,

Tout est vrai est un projet qui donne son nom à une série d’oeuvres et autant de médiums : un film, dix photographies, une sculpture, un roman, une oeuvre sonore, une performance et une lecture.
Plusieurs ambitions fondent Tout est vrai : rassembler, au sein du même projet, des oeuvres témoignant de la diversité des pratiques artistiques de Romain Kronenberg; imaginer un récit unique qui irriguerait ce réseau d’oeuvres ; et enrichir ses propres pratiques en créant au nom des personnages du récit.
Pour Romain Kronenberg, créer au nom de, c’est aussi créer des espaces : ceux de ses personnages, loin de ses propres usages, hors de ses réflexes ; des espaces propices à des expériences qui invitent à des appropriations.
Ainsi le roman de Zoé Jaspers que Romain Kronenberg n’aurait pensé écrire quelques années auparavant et qui finalement marque profondément l’évolution de son travail ; ainsi la sculpture de béton de Thomas Jaspers, comme un premier contact avec l’architecture qui imprégnait déjà l’oeuvre du plasticien Romain Kronenberg ou enfin les photographies de Felix Jeanneret, réalisées sur le vif en argentique lors d’un voyage aux confins de la Turquie, technique encore jamais pratiquée par l’artiste.
Mais pourquoi ces personnages créent-ils ? Le récit dit que l’origine commune de leurs élans est l’expérience de la disparition et de l’absence. Une absence qui jusque-là traversait le travail de Romain Kronenberg par allusion ou métaphore et qui porte ici un visage, celui d’un jeune homme de vingt ans, prénommé Pablo.
Cette origine commune donne naissance à des expériences créatrices contrastées, reflets du caractère de chacun : la sculpture qui consent au réel, les photographies qui lui échappent, et le roman qui le réécrit.
Ainsi que Romain Kronenberg le formule : « Le réel. Le vrai. Jusque dans le titre du projet. Tout est vrai. Parole si affirmative qu’elle se dément aussitôt énoncée sans pour autant que le vrai ne s’oppose au faux, ni le réel à la fiction.»