Vasarely Go Home
Exposition personnelle d’ Andreas Fogarasi.
Le samedi 18 octobre 1969, la Mücsarnok Kunsthalle de Budapest a inauguré une exposition rétrospective de Victor Vasarely, sa plus grande exposition à ce jour. Il s’agissait d’un événement public important et l’ouverture a attiré une foule immense. Parmi les visiteurs se trouvait l’artiste János Major qui, à cette occasion, a décidé de manifester discrètement. Il avait dans sa poche une petite pancarte qu’il montrait de temps en temps à ses amis et collègues présents. La pancarte disait: Vasarely Go Home.
La Hongrie a connu une lente « normalisation » politique dans les années 60 et sa politique culturelle consistait à rétablir activement les contacts avec des artistes vivant à l’étranger. Si l’exposition de Vasarely était une «importation» d’art international, c’était en même temps une récupération de Vasarely en tant qu’Hongrois, de sorte que l’on pouvait également parler d’une «exportation» culturelle. L’art d’avant-garde hongrois de cette époque était constamment réprimé par les autorités. L’exposition a donc suscité à la fois l’enthousiasme et la polémique de la scène artistique locale.
La vidéo d’Andreas Fogarasi, Vasarely Go Home, consiste en des interviews d’artistes et d’autres acteurs de la scène culturelle de Budapest. Ils parlent de l’importance de l’exposition et du travail de Victor Vasarely pour leur pratique et pour la scène artistique hongroise, ainsi que de János Major et de son action. Certains d’entre eux ont été témoins ce soir-là, mais ils ont aussi parlé en termes plus généraux, de cette importation / exportation d’une ancienne pratique d’avant-garde, de son contexte politique et de sa pertinence en 1969.
La vidéo a été réalisée pour le Museo Reina Sofia à Madrid et est présentée pour la première fois à Paris à la galerie Florence Loewy. Des œuvres sur papier et des éditions accompagnent le projet. On y retrouve l’un des premiers travaux que Fogarasi a réalisé alors qu’il était encore étudiant. Pour le réaliser, il a appris à imiter l’écriture et la signature de Vasarely et s’est approprié ses textes et ses déclarations en les réécrivant. Par ailleurs il a ajouté des témoignages féministes, des remarques insolites, des observations, des notes mondaines et une liste de courses «moderniste» qui mentionne entre autres «Lait, œufs, Red Bull, Actimell, paroles,…»
Le samedi 18 mai, lors du vernissage, un programme de conversations se déroulera de 15h à 20h entre Andreas Fogarasi et Edit Sasvári, directeur du Lajos Kassák Museum de Budapest et contributeur à la publication “Vasarely Go Home” éditée par Spector Books, Leipzig et disponible à la galerie.
Andreas Fogarasi (Vienne, 1977) utilise des formes qui rappellent le minimalisme et l’art conceptuel pour explorer les questions de l’espace et de la représentation. Entre documentaire et pratique sculpturale, il analyse de manière critique l’esthétisation et l’économisation de l’espace urbain et le rôle de l’architecture et du champ culturel dans la société contemporaine.
Son travail a été inclus dans de nombreux expositions de groupe dans des institutions comme le Museo Tamayao, Mexico City; New Museum, New York; Grazer Kunstverein, Graz; HAB Galerie, Nantes; Kunstverein Düsseldorf; MSU, Zagreb; Manifesta 4, Francfort-sur-le-Main, CAC, Vilnius; et Palais de Tokyo, Paris.
Parmi les expositions individuelles, mentionnons la Kunsthalle Vienne (2019), Galerie Thomas Bernard, Paris (2018); Georg Kargl Fine Arts, Vienne (2017); Proyectos Monclova, Mexico City (2016); MAK Center, Los Angeles (avec Oscar Tuazon); Galeria Vermelho, Sao Paulo; Museum Haus Konstruktiv, Zürich (2014); Prefix ICA, Toronto (2012); Museo Reina Sofia, Madrid; CAAC – Centro Andaluz de Arte Contemporaneo, Sevilla (2011); Ludwig Forum, Aix-la-Chapelle (2010); MAK, Vienne; Lombard Freid-Projects, New York, (2008) et la 52. Biennale de Venise (2007), où son exposition au Pavillon hongrois a reçu le Lion d’or pour la meilleure participation nationale.