MODE D’EMPLOI :
1) Munissez-vous d’un cahier et d’un stylo
2) Le soir du premier jour, lors de l’émission radiophonique d’introduction à l’atelier, concentrez-vous sur les toutes premières images qui se forment lors de votre endormissement (hallucinations hypnagogiques). La nature de ces images est bouillonnante, essayez de saisir un ou plusieurs détails et mémorisez-les à l’aide du carnet. C’est à partir de ces images embryonnaires que le rêve lucide va se construire au fil des jours.
3) Chaque soir suivant, lors de votre endormissement ramenez à la mémoire les images de départ du rêve, pour qu’elles prennent forme dans les rêves.
4) Le matin ou à n’importe quel moment de réveil nocturne prenez note de l’heure du réveil et des images que vous retenez.
5) Pendant votre état de veille observez si les images oniriques se manifestent en forme de souvenir et essayer de trouver des moments dans la journée pour évoquer les images des rêves : ce processus tisse des liens entre votre activité nocturne inconsciente et votre activité consciente et permet de fixer les images dans le cerveau pour qu’elles puissent réapparaître la nuit.
6) Essayez de garder une certaine régularité d’heure de couchage et d’heure de réveil pendant l’expérience.
7) Gardez le carnet toujours à portée de main pour prendre note de tout ce qui se déroule dans votre inconscient et qui est en lien avec le rêve que vous êtes en train de construire.
8) L’expérience peut être interrompue à n’importe quel moment. Un entraînement d’au moins 21 jours est recommandé, mais pas obligatoire, pour que l’habitude au rêve lucide puisse commencer à s’installer.
Atelier radiophonique de rêves collectifs.
Peut-on intervenir sur la casualité des rêves communs qui pourraient nous habiter en ces temps éprouvants de distanciation généralisée, afin de les diriger et les manipuler pour en faire des rêves lucides collectifs ?
Est-il possible de s’appuyer sur le partage d’une méthodologie de sorte à faire « communier tous les psychismes dans une philosophie du repos[1] » ?
Au début du IIIème siècle le philosophe Artémidore de Daldis entame l’écriture de son œuvre principale l’Onirocritique (« De l’interprétation des rêves »), une vaste compilation de narrations oniriques, classées avec soin, des Grecs et des Romains de l’époque. Du fumier à la flatterie, d’Apollon aux échelles, on y retrouve des images récurrentes, qui semblent traverser les esprits rêveurs, passer d’une expérience onirique à l’autre, selon un principe de vases communicants, où une communauté socialement définie et consciente cède la place à une communauté indisciplinée, aléatoire et nocturne.
En 1867, Léon d’Hervey de Saint-Denys décrivait dans son oeuvre Les rêves et les moyens de les diriger, une méthode à la fois intuitive et expérimentale pour diriger les rêves, qui s’appuie sur l’imagination active pour intervenir directement sur la création du récit du rêve (rêve lucide).
En ce jour du solstice d’hiver (lundi 21 décembre) et de la nuit la plus longue de l’année, l’objectif de cet atelier radiophonique consiste à plonger collectivement et à distance dans la rêverie et de développer un ou plusieurs rêves lucides collectifs.
Suite à cet exercice radiophonique avec Meris Angioletti et Monica Fantini, au fil du temps, les participant.e.s pourront partager avec l’artiste de manière confidentielle ou anonyme leurs rêves sur cette adresse mail : [email protected]
Les rêves ainsi collectés seront la transcription d’une communauté éphémère de rêveuses et rêveurs et pourront nourrir, à travers des ateliers de lectures, des exercices partagés ou des textes anonymes, les rêves lucides et collectifs d’autres communautés à venir, selon un processus de pollinisation inconsciente.
[1] G. Bachelard, « Rêverie et radio », dans Le Droit de rêver [1970], Paris, PUF, 2010, p.219.
