Morgane Tschiember, « Sans titre »
Sous l’impulsion du nouveau bâtonnier Christiane Féral-Schuhl, que nous avions accueillie pendant sa campagne, le Barreau de Paris vient de conclure un partenariat avec la Fondation d’entreprise Ricard. Tous les trois mois, de jeunes artistes très prometteurs présenteront dans le hall de la Maison du Barreau des œuvres spécialement conçues pour ce lieu. Fort des compétences de la Fondation d’entreprise Ricard, lieu d’émergence de la jeune création contemporaine, le Barreau de Paris accueillera ainsi les créateurs d’aujourd’hui, sélectionnés par la Fondation, au cœur de l’île de la Cité.
La premiere œuvre, un wall painting de l’artiste Morgane Tschiember, ornera l’entrée de la Maison du Barreau jusqu’au 30 juin.
La Fondation d’entreprise Ricard accueillera une exposition monographique de Morgane Tschiember du 5 au 30 juin prochain.
Morgane Tschiember, « Sans titre »
Peinte au pistolet et à la peinture de carrosserie de voiture, quatre volumes proéminents et colorés de dégradés fauves, qui viennent, par leurs angles extrudés, perturber la perception du plan sur lequel ils sont peints.
Au centre, une masse noire comme l’antre d’un espace sidéral qui se découvre à l’ouverture des deux mâchoires que sont les volumes colorés.
Cette peinture, faussement décorative bien qu’esthétique, est, disons-le, agressive. Loin de (seulement) embellir l’hôtel du barreau, elle semble répondre à ce monde difficile, celui de la loi, qui, les yeux bandés d’impartialité se doit de répondre à la violence du monde et de tenter d’y faire face, dur comme fer.
Le wall painting lui, apparaît dans l’axe Z (profondeur), c’est à dire du fait de l’extrusion des quatre blocs. Si le centre noir enfonce le regard vers un degré zéro de la surface, les dégradés proéminents viennent affirmer l’inverse, un degré puissance N de la surface quand elle fait illusion du volume, la peinture est ici le devenir volume de la surface.