Calais peint
Patrick Javault reçoit Stéphane Calais.
Ecoutez la conférence sur France Culture Plus.
C’est moins sa diversité ou son caractère protéiforme (tous deux justement reconnus) qui donnent à l’œuvre de Stéphane Calais sa singularité que la façon bien particulière dont celui-ci travaille à glisser d’un médium vers un autre et à varier les styles, les genres, l’humeur, le ton au sein d’une même installation ou d’un même dessin. Chez lui se rencontrent aussi bien des compositions décoratives dans un style proche de la bande dessinée, que des tableaux flirtant avec le tachisme ou le lyrique dans des formats ovales ou ronds. Comme un sabreur qui emprunterait sa gestuelle au fleurettiste ou un boxeur qui se prendrait à danser, Calais édifie parfois des murs qui ressemblent à des pages arrachées à un carnet d’esquisses ou bien, au contraire, il bâtit des cellules ou des forteresses avec des dessins. Son univers, qui croise la touche ou le dessin baroque et l’expressionnisme, c’est le règne de la présence allusive. Pour sa récente exposition « En France » au CCC de Tours (jusqu’au 2 février), Stéphane Calais a choisi de ne présenter que des peintures, peintures murales ou tableaux, créant des échos d’une œuvre à l’autre et multipliant les angles de vue. Cette exposition qui tranche avec les installations foisonnantes auquel l’artiste nous avait habitués, fournira le point de départ de notre discussion, mais on n’oubliera pas le dessin auquel on associe naturellement le nom de Stéphane Calais, ni les nombreuses activités de celui-ci, aussi bien à
travers des commandes publiques que des commissariats.
