Une réponse à la crise : le luxe
Par paresse intellectuelle, par conformisme moral, il est habituel de réduire la crise que traversent nos sociétés à sa simple dimension économique ou financière. Et ainsi considérer ce qui n’est qu’un effet comme étant la cause première et ultime. Il est non moins instructif de voir qu’en cette « Prétendue Crise Economique » (PCE), le luxe, l’inutile, le surplus retrouvent une vigueur insoupçonnée.
Les ethnologues nous le rappellent : il est des moments où la « perte », la « dépense », le somptuaire sont le ciment des sociétés. Ce à quoi répond la sagesse populaire lorsqu’elle remarque que « qui perd gagne » ! Ne l’oublions pas le luxe n’est pas, simplement, « luxure ». Étymologiquement il renvoie, aussi, à « luxation », c’est à dire à ce qui n’est pas fonctionnel ; un membre « luxé » ne sert pas, n’est plus utile.
C’est de ce « prix des choses sans prix », fondement de la postmodernité, que l’on discutera lors de la prochaine Invitation à l’imaginaire, avec Michel Maffesoli, Rosi Braidotti, Philosophe à l’Université d’Utrecht, Vincenzo Susca, chercheur au CEAQ.