Évènement

Le moment fraternité

Vendredi 10 avril 2009 à 19h

Suite à une discussion passionnée entre quelques amis sur le thème de l’imaginaire, la Fondation d’Entreprise Ricard avait proposé au professeur Michel Maffesoli de répéter rituellement ces rencontres où se mêlent volontiers artistes, intellectuels, femmes et hommes de scènes ou d’entreprise, pour une discussion à la fois franche et singulière.

Lieu de débat ouvert, mais structuré, ces Rendez-vous de l’Imaginaire ont rassemblé depuis plus de dix années des témoins et des acteurs du monde d’aujourd’hui, autour de la question de l’imaginaire et de ses différents resurgissements dans notre société. Michel Maffesoli y propose une analyse du monde sensible et un regard original sur les nouvelles expressions de la culture et du lien social.

Les rendez-vous de l’imaginaire ont accueilli Jean Baudrillard, Gilbert Durand, Hubert Reeves, Michel Cassé, Jean-Pierre Luminet, Edgar Morin, Michelangelo Pistoletto, François Roche, Christophe Bourseiller, et bien d’autres encore, rappelant ainsi que l’imaginaire traverse les mondes des arts, des sciences humaines, et qu’il est de plus en plus structurants pour les formes émergentes de la socialité.

Plus que jamais cette thématique semble féconde, et le terme même d’imaginaire est sorti des amphithéâtres et des discours sur la culture pour contaminer tous les champs de la vie sociale, la vie quotidienne, l’être ensemble et toutes les formes d’expression de la culture contemporaine.

Aujourd’hui, ces Rendez-Vous se transforment, et deviennent Invitations à l’Imaginaire. Michel Maffesoli y invitera toujours un intellectuel ou un artiste, mais il le soumettra aux questions du public et de différents observateurs, ouvrant ainsi une discussion avec l’ensemble des personnes présentes.

Pour ces premières Invitations à l’imaginaire et à l’occasion de la publication du dernier ouvrage de Régis Debray, « Le moment fraternité » (Gallimard 2009), Michel Maffesoli invite l’écrivain ainsi que le philosophe et théologien Jean-François Colosimo et la journaliste au Point Elisabeth Lévy.

Cet échange portera sur le constat suivant : alors que s’opère une prééminence de l’individualisme dans notre société actuelle, il s’avère que les « Nous » (communautés, tribus, groupes d’appartenance multiples) restent le fondement même de la vie réelle. C’est précisément « ce moment fraternité » cher à Régis Debray, véritable écho de notre inconscient collectif et substrat de notre vie sociale qui sera analysé lors de ce débat.

Elisabeth Lévy et Jean-François Colosimo ont été remplaçés par Paul François Paoli, jounaliste

 

MICHEL MAFFESOLI introduit son hôte en soulignant qu’il place le « nous » comme réalité irréfragable dans la société. Michel Maffesoli voit dans ce primat du « nous » une preuve du changement de paradigme de la postmodernité. Alors que l’analyse de la société depuis le cartésianisme valorise la civilisation, Régis Debray valorise le moment culturel de la Fraternité. Faisant référence à Nietzsche, Michel Maffesoli rappelle que le retour du culturel accompagne la saturation de la civilisation. Comment le primat de l’économie va-t-il laisser la place au spirituel ? Souvenons-nous qu’un irrationnel explique le nouveau réel à venir, comme ce fut le cas de l’éthique protestante envers le capitalisme. « Je vois dans ce livre une lecture de la postmodernité naissante. Il y a dans le livre de Régis Debray une série de thématiques qui donnent à penser et à rêver. J’y ai fait l’expérience de la lectio divina : une page qu’on extrait, qu’on suce doucement et qui donne à penser. » C’est ensuite au tour de REGIS DEBRAY de présenter quelques traits essentiels de son ouvrage, en mettant en exergue convergences puis divergences avec la pensée de Michel Maffesoli. « Maffesoli et moi regardons le même objet et pas sous le même angle : Qu’est-ce qui fait que « çà » tient ? Lui comme moi ne craignons pas les effets de chaleur, les grands moments de fusion. Nos points d’accord avec Maffesoli sont les suivants: 1. La fétichisation du cogito, la glorification de l’individu ne permettent pas de comprendre l’être ensemble. Le « nous » n’est pas l’addition des « Moi je ». 2. Alors que l’univers des objets se mondialise, l’univers des sujets se tribalise. 3. Le progrès ne vient pas forcément de la négation du passé. » Pour animer la dialectique de la conférence, Régis Debray passe ensuite plus de temps sur les points de désaccord : « 1. La fête et le dionysiaque. J’en ai une vision plus tragique. La fraternité est invivable, pleine d’apories. Je suis moins exalté par les exaltations collectives que j’en suis effrayé. Ma vision est moins érotique que la vôtre. Je suis plus partagé entre Eros et Thanatos. 2. Pour être frère, il faut être fils. L’horizontal ne nie pas le vertical. Sont frères les gens qui se reconnaissent un père commun ou une mère commune. La fraternité nécessite la reconnaissance de l’appartenance à une obédience. La fraternité se donne un père commun. Romain Gary disait : ma mère c’est la France Libre et mon père c’est De Gaulle. Il y a plus de fraternité entre les Compagnons de la Libération que dans les réseaux de Résistance, car ils se réunissent en référence à une Mère offensée (la France) et un Père calomnié (de Gaulle). Une allégeance noble émerge. On quitter la famille naturelle pour une famille d’adoption, la fraternité est toujours LIEE : des vœux des moines au serment du Jeu de Paume. Dans la Marseillaise, on chante : « Allons ENFANTS de la Patrie, la fraternité suppose la contrainte d’une ascendance, d’une dépendance. Or, dans le monde contemporain, nous ne voulons plus de Père, la moindre foi est considérée comme une abnégation. Le vœu perpétuel n’est plus une idée contemporaine. D’où la crise monastique. Aujourd’hui, au quotidien, si on prend un rendez-vous 8 jours à l’avance, la personne vous rappelle souvent deux heures avant pour vérifier que c’est confirmé, preuve que tenir un engagement n’est plus naturel. 3. Troisième différence avec Maffesoli : on est frère contre, pas avec, dans des guerres militaires, spirituelles, culturelles. Les fraternités concrètes sont toujours des démarcations et des sécessions. On fait groupe contre un dominateur, un oppresseur. Il n’y a pas de regroupement dans l’abstrait. Tout regroupement est une déclaration de guerre ou une déclaration d’indépendance, laquelle ne va jamais sans mal. Relisons les paroles de la Marseillaise, qui choque aujourd’hui parce que NOUS SOMMES DESORMAIS DANS UNE CULTURE SEDATIVE. Il s’agit de tuer « ceux qui viennent fouler la terre sacrée de la Patrie ». Je vous fais grâce du Chant des Partisans, de 1944, car sinon, la direction de la Fondation Ricard se verra dans l’obligation d’appeler la Police pour incitation au meurtre. Etre fraternel, pour moi, c’est simplement agir ensemble, combattre ensemble. Ce n’est pas de l’ordre du sentiment, mais de la praxis. La fraternité s’apparente à un jeu entre un objectif, un ennemi… La fraternité n’est donc pas ce cataplasme rhétorique qui sert souvent à panser les plaies ou à s’abstraire des luttes. C’est quelque chose d’âpre et d’anguleux. La Fraternité fait partie des valeurs de la République depuis 1848 et non 1789. On est toujours frères en quelque chose d’autre : le Christ (Saint-Paul), la Patrie. La religion et les Lumières. Robespierre décide en 1790 d’inscrire le mot fraternité sur les drapeaux à l’occasion d’un discours sur l’organisation de la Garde Nationale, ensuite viennent en relais les socialistes utopiques chrétiens, la franc-maçonnerie. Louis Napoléon Bonaparte retire la Fraternité des valeurs de la France à l’occasion de son coup d’état, mais elle revient en 1880, Pétain la supprime à nouveau 6à ans plus tard. Notez que quand elle disparaît, ce n’est pas de bon augure. Tout groupe humain qui ne veut pas rester un tas mais devenir un tout introduit un « nous » : l’union d’une multitude pour faire advenir une personnalité collective. Il ne peut pas y avoir d’union à l’horizontale. Il y a un fédérateur, mais il est toujours absent : Enée, Dieu, Clovis, la Bastille, Lénine. Il n’est plus, il a été il est mort, ou il va revenir comme l’imam du schisme. LE REEL DIVISE, SEUL L’IMAGINAIRE REUNIT LES HOMMES. Avec de l’économie, on ne peut pas faire une société, même aux Etats-Unis, où sur le billet vert, il y a la mention « In God we trust ». Les Etats-Unis sont la société la plus religieuse du monde occidental. Le sacré est une part inaccessible. Si vous voulez sacraliser un lieu, faites un monument avec une barrière autour. L’humanité ne peut se sacraliser qu’en s’absentant à elle-même. Le noir ou le blanc n’existent pas en la matière, la fraternité n’est ni bien ni mal, c’est un choix de coexistence, pas toujours pacifique. On devrait plutôt parler du gris, du clair-obscur du « nous » comme un choix. La fraternité est une chose, la semaine de bonté en est une autre, ce qui ne nous empêche pas d’être gentils. Michel Maffesoli rappelle les propos d’Auguste Comte : « Ce sont les morts qui gouvernent les vivants. » Régis Debray confirme qu’un vivant ne peut gouverner les vivants qu’au nom d’un mort. Le sacré, c’est ce qui ne se mêle pas au reste, ce à quoi on n’a pas accès librement. Notons que le sacré fluctue. Le Mur des Lamentations est une sacralité aujourd’hui, il ne l’était pas à l’époque de Chateaubriand, qui passe devant et ne le mentionne pas. Michel Maffesoli répond à l’interpellation de Régis Debray sur sa vision érotique et festive de la fraternité : « il y a du tragique dans la fête. C’est une homéopathisation de la mort. Il y a dans l’effervescence une dimension tragique. Il y a dans l’acte d’amour, moment festif, une dimension de mort. La fête n’est pas que youkaidi, youkaida, c’est une manière de vivre humainement le tragique ». Régis Debray : « vous me faites penser à la fin des films de Fellini. » Michel Maffesoli rappelle ensuite que le tragique, c’est le rugueux, « tragique » a la même racine que « trachée », par différence avec la veine, qui est fluide. La fête n’est pas fluide. Ce n’est pas la gentillesse béni oui-oui. « DURKHEIM en avait bien souligné les ingrédients : promiscuité sexuelle, violence ritualisée, prise de substances illicites des fêtes sont le ciment de la société. Je ne suis donc pas un optimiste. En revanche, la transcendance n’a pas toujours nécessité du Père. Il y a la loi des frères, aussi dure, affiliation sans filiation. S’il n’y a pas de Père, il n’y a pas de pouvoir, mais il peut y avoir autorité : une croissance est possible à partir du bas. On n’est plus dans le grand progressisme. Ce n’est plus le progressisme qui est majeur, c’est la pensée progressive, que l’on trouve d’ailleurs dans la Franc-maçonnerie. » Et Michel Maffesoli de nous inviter à penser au passage du Patrimoine au Matrimoine. A une question sur le peu de place accordé à Nietzsche dans son propos, Régis Debray répond : « Je n’arrive pas à me convaincre qu’il puisse y avoir des sociétés nihilistes. Une société peut se laisser mourir, certes, mais alors c’est qu’elle est déjà remplacée par une autre. Il y a des passages à vide, mais je soutiens l’axiome d’incomplétude, selon lequel aucun ensemble ne peut se réduire aux composantes de cet ensemble, il n’y a de fermeture possible que parce qu’il y a une ouverture supérieure. Il y a toujours dans une société une dimension verticale : flèche, minarets, dômes, tours… Pensez au « Serment du Jeu de Paume », un tableau que tout Français connaît. Les députés tendent la main vers le Bailli de Paris, qui lui-même tend la main vers l’Etre Suprême. Il y a toujours quelque chose qui nous dépasse. » Michel Maffesoli : « La verticalité surplombante n’est pas indispensable, qu’est ce qui fait que « çà » tient, disions-nous, tout simplement parfois le fait que « çà » peut ne pas retomber » Pensons à GILBERT DURAND, qui distinguait le régime diurne, où ce qui tranche est important, ce qui dit (le doigt qui dit (Michel Ange) et le régime nocturne, celui de la coupe, où la transcendance n’est plus en haut. C’est le régime de L’INVAGINATION DU SENS, OU LE SENS REVIENT AU TROU, A LA TERRE. » Régis Debray : « je lie deux choses que vous rendez exclusives l’une de l’autre. Je lie l’absence et le réel. Les Etats-Unis sont liés au dessous : « One nation UNDER God ». Quand il n’y a plus de haut et plus de bas, la fin d’un système de fraternité approche. Quand Gorbatchev a dit que Lénine était un gouvernant comme les autres, j’ai compris que l’Union Soviétique, c’était fini. La fraternité a besoin de demi-dieux dont on suit les traces : Lénine, Ata Turk. Si le mythe d’Ata Turk disparaît, la Turquie c’est fini, les Kurdes s’en vont, etc. Michel Maffesoli : « Le retour de l’idée impériale renvoie à l’image de l’arrondi contre l’Etat Nation. » Régis Debray : « L’Empire, par définition, tolère des pouvoirs locaux. » Michel Maffesoli : « autant l’unité, c’est fermé, autant l’unicité, c’est un cercle en continu. Dans la Res Publica, l’ajustement de l’unicité est possible, la République n’est pas forcément une entité une et indivisible. » Régis Debray : « Je distingue aussi la fraternité de la tribu. Le Chrétien rompt les attaches ethniques. La posture du chrétien, c’est : « Je fais le lien par d’autres liens que le sang. Je forme une Eglise avec tous les gens qui acceptent une sujétion à Dieu. » La fraternité est un remède à la Fratrie, qui dans les mythes finit toujours mal. LA FRATERNITE EST UNE MANIERE DE FEINTER LE CHROMOSOME. Votre métaphore de la tribu implique un parti pris de consanguinité qui me gêne, alors que la fraternité repose sur des affinités électives. Une association, un ordre religieux, une mutuelle, un parti, la Légion Etrangère ne sont pas des tribus, mais des patries. On y change d’identité. En tant que moine, je ne m’appellerais plus Régis, mais peut-être Frère Anselme. Le légionnaire laisse ses papiers à l’entrée quand il rejoint sa garnison. La Fraternité ne se décide pas, elle advient. » Michel Maffesoli : « La société rationnelle surplombante laisse la place à la Tribu. Je suis d’accord sur les affinités électives. Dans le voyage de Wilhelm Meister, de Goethe, pour les Frères de la vallée, il n’y a plus de père. » Régis Debray : « Chez les Frères, il y a bien un Père Abbé, élu dans des règles démocratiques inventées au VIème siècle. Chez les Compagnons, il y a des maisons en France, où il y a une Mère, qui joue le rôle d’autorité ». Michel Maffesoli : « Vous voyez bien, là-dessus, nous sommes d’accord, autorité, auctoritas, et non pouvoir, il y a bien glissement sémantique ». Que retenir de ce passionnant débat ? Qu’au cœur de la mutation sociétale que nous vivons, dont la crise économique est un symptôme – le primat de la finance liquide sur l’économie réelle étant le symbole d’un déracinement total du sacré et de toute légitimité, une confrontation dialectique entre tenants du sacré et tenants de la labilité s’impose, dans un monde devenu complexe (de « complexus » : le tissu). Il est amusant à cet égard de constater que les orthodoxes français : PASCAL LAMY à l’OMC, DOMINIQUE STRAUSS KAHN au FMI, JEAN-CLAUDE TRICHET à la BCE se portent en garants verticaux d’un système économique mondial mis à mal par les fluidités abstraites du risque où d’autres Français forts en mathématiques ont leur part de responsabilité, à tel point que pour parler des parts de risques, les financiers américains ont anglicisé la mot français « tranches » en lieu et place du mot «slices». Et l’art dans tout cela ? Il est gardien indéfectible de ce croisement invisible entre vertical et horizontal, la trame de nos vies, par le cadre et le hors cadre, le champ et le hors champ, de ses verticales sacralisations (de STONEHENGE au chien Puppy de JEFF KOONS en passant par la colonne sans fin de BRANCUSI) à ses horizontales relations (des peintures aborigènes d’Australie à l’esthétique relationnelle de RIRKRIT TIRAVANIJA en passant par les sculptures sociales de JOSEPH BEUYS). Entre Fraternité et Tribu, il nous reste non pas à choisir, mais à frayer notre chemin, dans les organisations, c’est le choix instrumental de la construction de l’équipe qui se mêle aux affects du groupe, SLOTERDIJK dirait que l’ergotope encadre l’érotope. Comprendre cette intrication permet à ceux qui veulent piloter leur organisation dans la bourrasque sombre et aveuglante de la crise, de construire un chemin mouvementé mais plein d’espoir.

Christian Mayeur

CHRONIQUE

Ouvrages

Jean-Michel Besnier, Demain les posthumains. Une nouvelle éthique à l’âge du clonage (Hachette, 2009)

Enki Bilal, Animal’z (Casterman, 2009), nouveau récit futuriste de Bilal. Pour l’occasion une exposition est organisée à Madrid autour de l’univers Bilal avec des textes de six écrivains espagnols.

Expositions

William Blake, Le génie visionnaire du romantisme anglais, Petit Palais du 2 avril au 28 mai 2009.
Le photographe américain William Eggleston, expose en ce moment sa vision du quotidien de Paris à la Fondation Cartier jusqu’au 21 juin 2009.

Science versus Fiction, dans le quartier de la ZAC Paris Rive Gauche, cette exposition propose d’articuler architecture, science et imagination dans une approche sensible à l’architecture. L’exposition sera accompagnée d’un cycle de conférence avec, parmi les participants, Philippe Rham et François Roche.

Betonsalon
Centre d’Art et de recherche
9 esplanade Pierre Vidal-Naquet
Rez-de-chaussée de la Halle aux Farines
75013 Paris
www.betonsalon.net

Rencontre

Colloque Les Sciences de l’Art # 3 : De l’art : évolution, rencontre entre Art et Science autour des créations communes à l’Artel 91, Val d’Essonne
Info : www.artel91.org

Film

Le « buzz » du moment qui fait la hune du magazine Chronic’Art, Southland Tales un film de Richard Kelly présenté il y a 3 ans au Festival de Cannes et jamais sortie en salle, sort en DVD (Wild Side). Film aux accents Pop sur le chaos du monde et la révélation de l’Apocalypse dans ses effets de création et destruction.

 

 

Intervenants

Régis Debray
Paul François Paoli

Date
Horaire
19h00
Adresse
Fondation Pernod Ricard
1 cours Paul Ricard
75008 Paris
Entrée libre