Agathe Berthaux Weil / Anne Le Troter
Christian Alandete invite Agathe Berthaux Weil & Anne Le Troter.
Agathe Berthaux Weil / Dimanche dernier, pas hier mais celui d’avant
Le dimanche 31 mars 2019 est possiblement notre dernière date de changement d’heure. Cet évènement donne toujours lieu, comme une sorte de rituel en famille, entre amis ou avec soi-même, à une discussion vertigineuse et sans fin : « Allons-nous perdre ou gagner une heure ? Est-ce qu’il fera jour ou est-ce qu’il fera nuit ? Et demain au même moment que maintenant sera-t-il plus tôt ou plus tard ? À moins que cela soit les deux à la fois, tout dépend de ce qu’on entend par tôt ou tard… »
Cette discussion-là, qui raconte toujours les mêmes questions et les mêmes réponses, à savoir si on pourra dormir une heure de plus ou une heure de moins, nous ne l’aurons bientôt probablement plus …
Anne Le Troter
Invitée par la Fondation d’entreprise Ricard puis par la Biennale de Rennes et par le centre d’art contemporain Le Grand Café à Saint Nazaire, l’artiste engage un nouveau cycle d’écriture autour de la notion de biographie, de fiction et d’utopie à propos des archives audio que produisent les banques de sperme, indicateur d’une forme de redéfinition de notre société.
Biographies
Agathe Berthaux Weil est née en 1989, elle vit et travaille à Paris. Elle développe une réflexion autour de la logique et du raisonnement. Son travail se joue des mécanismes linguistiques et mathématiques à travers des textes, et des performances aux allures scientifiques. Sous forme de conférences ou de démonstrations, elle interroge les différents modes de production des savoirs. Elle manie avec humour les logiques verbales et arithmétiques, complexifiant les raisonnements jusqu’à l’incompréhension, afin d’établir des analogies et d’aborder des questionnements philosophiques et sociétaux actuels. Ses pièces se placent sur les limites entre réel et fiction, entre absurde et rationalisme, entre doutes et certitudes. De ses performances restent les schémas, les textes et les objets, qui deviennent par la suite porteurs de ces narrations.
Elle est actuellement en résidence à Mains d’œuvre.
Anne Le Troter est née en 1985. Elle vit et travaille à Paris. C’est après l’écriture de deux livres, L’encyclopédie de la matière et Claire, Anne, Laurence, qu’elle commence à travailler, par cycle, sur les modes d’apparition de la parole de groupes déterminés en additionnant les expositions (souvent des pièces sonores) produisant, à la fin, des pièces écrites. Elle invite des groupes de personnes tels que les artistes ASMR à venir travailler avec elle (L’appétence, pièce sonore, 2016 Prix du Salon de Montrouge et du Palais de Tokyo). Récemment sortie d’un cycle d’installations sonores autour de la figure de l’enquêteur téléphonique, cycle étendu sur la durée de deux expositions personnelles et une collective (Les mitoyennes à La BF15 en 2015, Liste à puces au Palais de Tokyo en 2017 et Les silences après une question à l’Institut d’Art Contemporain de Villeurbanne en 2017), le travail d’Anne Le Troter prend aujourd’hui le chemin du genre de l’anticipation.
Parallèlement, l’artiste engage d’autres formats que ceux de l’exposition, notamment celui du théâtre chez l’habitant/théâtre d’habitation – en collaboration avec Charlotte Khouri – projet consistant à demander l’hospitalité le temps d’une soirée aux personnes soutenant ce format, aux amis et aux fidèles d’une institution, pour y présenter une forme de théâtre. Le théâtre chez l’habitant a fait l’objet d’une programmation à Saint-Nazaire avec le centre d’art Le Grand Café. Il sera accueilli bientôt à Reims grâce au FRAC Champagne-Ardenne puis ira au théâtre Nanterre-Amandiers.
