APRES COUP De l'écologie à la politique : à la recherche d'une philosophie de l'action
Changement climatique abrupt, érosion de la diversité biologique à un rythme encore jamais observé, épuisement annoncé des ressources, intoxication liée à la diffusion massive dans la biosphère de nouvelles substances chimiques?
Tous ces processus ont lieu en même temps, et mis en système, ils constituent une situation qui place les sociétés modernes face à un défi sans précédent qu’elles ne pourront relever qu’en se transformant profondément.
Cette situation est en effet le résultat normal d’un fonctionnement social, qui, pour se maintenir et se reproduire, exige toujours plus d’investissements, de profits, de biens à produire, de moyens à exploiter, de besoins à satisfaire et de populations à faire consommer. L’apparente réussite de ce modèle d?expansion masque spectaculairement l’extraordinaire fragilité des postulats qui l’animent.
C’est pourquoi la nature et l’ampleur de la crise écologique globale à laquelle nous sommes confrontés n’a pas encore pénétré la conscience de la plupart des hommes. Face à des phénomènes dont la démesure excède les capacités individuelles de perception et d’émotion, le sentiment de l’impuissance nourrit l’indifférence, l’incrédulité ou la tristesse.
Comment sortir de cette impasse ? Quels sont les types et les formes de l’action qui permettront de mobiliser les capacités d’adaptation et d’invention nécessaires pour répondre à la crise écologique dans laquelle nous sommes empêtrés ?
BIOGRAPHIES
Bastien GALLET a été producteur à France Culture, rédacteur en chef de la revue Musica Falsa, directeur du festival Archipel (Genève), pensionnaire à l’Académie de France à Rome (Villa Médicis). Il est éditeur aux éditions MF (www.editions-mf.com) et membre du conseil scientifique du laboratoire d’art sonore Locus Sonus. Il enseigne la philosophie à l’École des Beaux-arts de Lyon. IL a publié deux romans : Une longue forme complètement rouge aux éditions Léo Scheer et Marsyas aux éditions MF ; deux essais sur la musique ; Anastylose aux éditions Fage (en collaboration avec Ludovic Michaux, Yoan De Roeck et Arno Bertina). Il s’occupe aujourd’hui de philosophie, d’art sonore et de littérature.
Patrick Degeorges est philosophe, chargé de mission sur les grands prédateurs au Ministère de l’Écologie. Il termine une thèse de sociologie politique et politique publique à Sciences-Po sur les questions de protection de la biodiversité et travaille au MEEDDAT.
Émilie Hache termine une thèse de philosophie sur les questions de responsabilité morale écologique. Elle enseigne au département de sciences politiques à l’université de Paris 8 Saint-Denis.
Charles Ruelle est né en 1980, il a étudié la philosophie en France et en Allemagne. Depuis 2005, il est membre de la revue Labyrinthe dont il a notamment coordonné (avec Frédéric Neyrat) le numéro 30 « Écologie = X. Une nouvelle équation des savoirs ». Il a récemment traduit Écologie, communauté et style de vie d’Arne Næss (éditions MF, 2008).