Farah Atassi Monographie
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Près des toiles, des pinceaux, des tubes de peinture, d’autres outils envahissent l’atelier de Farah Atassi : ouvrages d’histoire de l’art, revues d’architecture, catalogues d’exposition. Sur la table de travail, des dizaines d’images découpées sont minutieusement ordonnées, classées et annotées pour préparer les tableaux à venir. Partir d’une photographie pour arriver à une peinture, voilà le premier temps du travail de Farah Atassi. L’artiste accomplit de longues recherches qui la mènent souvent sur les traces des avant-gardes européennes des premières décennies du xxe siècle. Parmi cette profusion de photographies sur le bureau de l’artiste, on reconnaît çà et là les motifs gris et noirs de Rec Room (2012), le dallage brun et rose de Cloakroom (2011), les jouets en bois minutieusement peints et semés sur les sols carrelés de Playroom (2012) ou de Workshop (2011), Workshop II (2012) et Workshop III (2012), ou encore les motifs en chevrons de Tabou (2013). Plongeant et puisant dans l’histoire de l’architecture, de la peinture et du design, Farah Atassi s’attache à sélectionner des images qui lui permettront de construire ses intérieurs, car il s’agit là d’un véritable jeu de construction. Des traits au crayon pour placer les objets qui viendront hanter les tableaux, puis un précis quadrillage au scotch pour assurer la systématisation des motifs, qu’elle n’enlèvera qu’à la toute fin, non sans laisser quelques marques de l’adhésif. Le temps est maintenant venu de peindre. Farah Atassi peint des grands formats qui représentent des intérieurs. Des murs suintants, des espaces inhabités, quelques meubles branlants, un carrelage noirci par la saleté, un décor vétuste, quelques traces d’une présence humaine passée. Une ambiance de fin de partie où la ruine menace. [Marjolaine Lévy, extraits]
Farah Atassi est née en 1981 à Bruxelles. Elle vit et travaille à Paris. Son œuvre est représentée par les galerie Xippas et galerie Michel Rein Bruxelles. Elle a intégré les collections du Mac/val, du Centre Pompidou, du Fnac, du musée de Dole.
Barry Schwabsky est critique d’art de renom et historien d’art américain. Il collabore régulièrement à la revue Art Forum.
Marjolaine Lévy est critique d’art et commissaire d’exposition. Elle enseigne à l’École européenne supérieure d’art de Bretagne-Rennes. Auteur de nombreuses études consacrées à des artistes contemporains, parmi lesquels Simon Starling, Martin Boyce, Lucy Williams, Wade Guyton ou encore Jorge Pardo, elle prépare actuellement un doctorat d’histoire de l’art contemporain à Paris IV-La Sorbonne, consacré aux formes et aux significations du retour du modernisme des avant-gardes dans la création contemporaine sous la direction d’Arnauld Pierre. Elle publiera un texte sur l’œuvre de Morgane Tschiember dans la première monographie de l’artiste. Elle a récemment été la commissaire de l’exposition « After » consacrée aux liens entre modernisme et ornements dans l’art contemporain à la Galerie Jean-Gabriel Mitterrand (Paris). Elle prépare un recueil de textes sur le revival moderniste à paraître aux éditions du Mamco.
Avec la galerie Xippas, la galerie Michel Rein, Bruxelles, l’école municipale des beaux-arts/galerie Édouard Manet, Gennevilliers, le Portique espace d’art contemporain, Le Havre, le Grand Café, centre d’art contemporain, Saint-Nazaire, le Musée régional d’art contemporain Languedoc-Roussillon, Sérignan et avec le soutien du Centre national des arts plastiques, aide au premier catalogue.
Aux éditions ANALOGUES
Auteurs : Barry Schwabsky, Marjolaine Lévy.
Descriptif
: 24 x 32 cm, 144 pages, broché.
Langues : français, anglais.
Parution janvier 2015.
Isbn : 978-2-35864-063-3.
Prix public : 28€