Fiction / Lectures performées #14
La Fondation d’entreprise Ricard est heureuse d’accueillir la 4ème saison de Fiction / Lectures performées, un programme initié par Agnès Violeau et Christian Alandete dans le cadre des actions périphériques de la revue J’aime beaucoup ce que vous faites.
Cette nouvelle saison continue l’exploration des formes possibles de la lecture publique à travers des propositions originales d’artistes et d’écrivains contemporains.
Ainsi, l’artiste Zoulikha Bouabdellah réalisera sa première performance sur le mode d’un dialogue franco-arabe soulignant les emprunts lexicaux d’une langue à l’autre. Véronique Pittolo proposera une troisième étape de La révolution dans la poche publié en 2009 aux éditions Al Dante, augmenté en 2010 d’une clé USB et qui fera l’objet l’an prochain d’un travail scénique.
La soirée sera introduite par un film d’Annika Eriksson.
Depuis leur création en 2008, ces soirées ont déjà présenté le travail de plus d’une trentaine d’artistes et d’écrivains contemporains sous la forme de performances et de vidéos alimentant le débat toujours plus présent, sur la place de la narration dans la création contemporaine.
Pour cette nouvelle édition, la programmation cultive toujours un même goût pour l’éclectisme en provoquant des rencontres inattendues avec des personnalités comme Véronique Pittolo, Zoulikha Bouabdellah, Annika Eriksson, Thomas Clerc, Fayçal Baghriche, Mounir Fatmi, Carole Douillard & Loïc Touzé, Valérie Mréjen, Estefanía Peñafiel-Loaiza, Oliver Rohe & Jérôme Schmidt, Louise Hervé & Chloé Maillet, Zbynek Baladrán, Benoît Maire, Unglee et Aurélien Froment.
BIOGRAPHIES
Zoulikha BOUABDELLAH
Née en 1977 à Moscou.
Vit et travaille à Paris.
Est représentée par la BANK galerie à Paris.
Artiste française d’origine algérienne, Zoulikha Bouabdellah soulève la question complexe d’une identité plurielle, combinaison d’appartenances conjointes à plusieurs systèmes de représentations sociales. Ses œuvres synthétisent cette double appartenance (orientale et occidentale) dans un dialogue des cultures tangible qui contribue à redéfinir une identité nationale métissée. Dans la vidéo Dansons, l’artiste, drapée dans un drapeau tricolore esquisse une danse du ventre sur l’air de la marseillaise, dans La Pucelle (autoportrait) elle reproduit un célèbre buste des collections du Louvre représentant Jeanne d’Arc en lui attribuant ses propres traits, érigeant celle qui est devenue l’icône du nationalisme en symbole d’un féminisme multi-ethnique. À l’occasion de sa participation au programme Fiction, l’artiste réalisera sa première performance sur le mode d’un dialogue franco-arabe soulignant les emprunts lexicaux d’une langue à l’autre.
Diplômée de l’Ecole Nationale Supérieure d’Arts de Cergy, elle a participé à de nombreuses expositions internationales notamment au Centre Pompidou, au Moderna Museet de Stockholm, au Brooklyn Museum de New York, aux biennales de Venise et de Bamako, et aux triennales de Aïchi et de Turin.
Véronique PITTOLO
Née en 1960 à Douai.
Vit et travaille à Paris.
Écrivain, Véronique Pittolo a publié une douzaine de livres qui puisent dans un imaginaire collectif les « motifs » servant de trame à une prose poétique. Partant de personnages familiers, elle les réintroduit dans une nouvelle fiction. Une star de cinéma (Gary Cooper ne lisait pas de livres, éditions Al Dante, 2004), une cantatrice (Opéra Isotherme, éditions Al Dante, 2005), Hélène de Troie (Hélène, Mode d’emploi, Al Dante 2008) voire Schrek (éd. de l’Attente, 2003) deviennent ainsi les « personnages ready made » de nouvelles narrations.
« je détourne et transpose des personnage pour les greffer à une écriture décantée qui tient du poétique et du narratif. Ces personnages proviennent du conte, de la mythologie, du cinéma, ils sont ancrés dans nos souvenirs plus ou moins lacunaires : ce qu’on sait encore à leur sujet, ce qu’on a un peu oublié, ce qu’on aimerait raviver….Ce traitement me permet de décloisonner les genres, d’opérer un déplacement, trouver du jeu, là où ça se dérègle un peu, où ça résonne autrement. La narration intervient comme principe de déconstruction qui fait émerger autre chose, peut-être une forme bancale, hybride, qui relève à la fois du poème, du commentaire, de la formule et du lyrisme logique…».
Pour le programme Fiction, Véronique Pittolo proposera une troisième étape de La révolution dans la poche publié en 2009 aux éditions Al Dante, augmenté en 2010 d’une clé USB et faisant en 2011 l’objet d’un travail scénique. Au travers de ce texte qui mêle histoire et actualité, l’auteure interroge « l’imaginaire de la contestation ».
Annika ERIKSSON
Née en 1956 à Malmö (Suède).
Vit et travaille à Berlin.
Depuis le début des années 90, Annika Eriksson explore les modes de représentation du groupe et la place de l’individu dans le collectif. Elle s’attache notamment à rendre perceptibles les codifications propres à chaque groupe et le pacte symbolique qui en conditionne l’appartenance. Elle a ainsi réalisé des vidéos mettant en scène l’ensemble des personnels d’un musée, un groupe de musiciens amateurs, les punks de Berlin… A New York, à l’occasion du festival « Performa », Eriksson propose Do you want an audience, scène sur laquelle chacun pouvait se produire pour un temps déterminé.
Pour le film Anagram, l’artiste a travaillé en collaboration avec la compagnie de théâtre Mooms de Malmö constitué d’acteurs handicapés physiques et mentaux. Dans cette chorégraphie filmée en plan fixe, les acteurs tentent de reconstituer un célèbre proverbe anglais A chain is as strong as its weekest link (une chaine est aussi forte que son maillon le plus faible)
Elle a exposé sur la scène internationale dans le cadre de « Performa » à New York, à Platform Garanti Istanbul, au Cac de Vilnius, aux biennales de Venise et Sheffield (UK) et récemment à la Daad Galerie de Berlin.