Guillaume Aubry / Antonio Contador
« L‘histoire d’amour (l’aventure) est le tribut que l’amoureux doit payer au monde pour se réconcilier avec lui ». En pleine période de révolution sexuelle, Roland Barthes publie « Fragment d’un discours amoureux » (1977), son essai à la fois le plus personnel et le plus universel, revisitant les grands thèmes d’un romantisme quelque peu galvaudé qui n’offrait plus depuis longtemps ce ré-enchantement du monde promis par les artistes du début du XIXème Siècle. Cette troisième séance de Partitions (Performances) propose une relecture contemporaine du Romantisme et de ces occurrences ultérieures à travers les lettres d’amour compilées par Antonio Contador ou les différentes variations du motif du coucher de soleil, omniprésent dans l’histoire de l’art, rassemblées par Guillaume Aubry.
Antonio Contador / Taxinomie de la chose amoureuse (Interprétée par Helena de Laurens)
Depuis le début des années 2010, Antonio Contador développe une recherche autour de la correspondance épistolaire, amassant un corpus considérable de lettres d’amour souvent anonymes trouvées dans des brocantes ou transmises par des connaissances. Après un premier volet présenté au Palais de Tokyo en 2013, il invite Helena de Laurens à interpréter une série de « vignettes » formant une approche « heuristique » de la chose amoureuse. Des lettres d’amitié ou d’amour filial au grand amour passionnel, en passant par le mal d’amour, la performance propose de donner une voix à tous ces messages d’époques et d’origines diverses témoignant d’un aventure à chaque fois très personnelle et néanmoins universellement partagée.
Antonio Contador est né en 1971 à Vitry sur Seine. Il est artiste et chercheur, docteur en Arts plastiques, esthétique et sciences de l’art de l’université Paris 1 – Panthéon Sorbonne depuis 2015. Son travail tourne principalement autour du langage et de petites histoires d’anonymes glanées au fil de ses pérégrinations, donnant une voix à tous ces petits ou grands oubliés de l’histoire. Son travail a été présenté entre autre au Wiels à Bruxelles, au Palais de Tokyo, à la fondation Gulbenkian, au Museu da Republica de Rio de Janeiro, à la fondation Serralvès à Lisbonne. La performance a été préparée aux Laboratoires d’Aubervilliers et au DOC.
Guillaume Aubry /Courser le soleil
Depuis plusieurs années, Guillaume Aubry poursuit un travail protéiforme qui interroge les enjeux plastiques et esthétiques du regardeur et du paysage, notamment à travers le tumblr caspardavidsomething.tumblr.com qui pose la question du tourisme comme potentiel acte artistique. Parallèlement les notions philosophiques de sublime et de romantisme sont venues nourrir un travail de recherche théorique “Courser le soleil” qui prendra bientôt la forme d’une thèse en esthétique sur les couchers de soleil. Pour Partitions (performances), Guillaume Aubry proposera une présentation transversale et commentée de son corpus de travail avant d’inviter les personnes présentes à prendre part à un dispositif d’enregistrement sonore à 20h26, heure exacte du coucher de soleil. Ce dispositif, “Sunset sound record”, a été élaboré lors de sa résidence estivale en Islande et a été réactivé à l’occasion de la dernière Biennale de Lyon.
Guillaume Aubry est né en 1982. Il est artiste et architecte. Après une année de master en sociologie urbaine à l’Université de Tokyo, il obtient son diplôme d’architecte à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Paris-La Villette puis intègre le programme de recherche en arts visuels La Seine à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris. Il est diplômé de l’IHEAP Institut des Hautes Etudes en Art Plastique et actuellement enseignant à l’Ecole des Beaux-Arts de Saint-Brieuc. Il est co-fondateur du collectif d’architecture FREAKS à Paris.
