< input > avec Caroline Poggi et Jonathan Vinel
Confié à Julien Bécourt, le cycle input célèbre l’union entre les arts visuels et les arts sonores. Des installations muséales à l’activisme underground, de Fluxus à la noise music, il conviera un·e artiste plasticien·ne à évoquer sa relation aux résonances et à la vibration du son, et à interroger ce lien sacré que les arts ont toujours noués avec la musique – qu’elle soit d’ordre mineure ou majeure, populaire ou savante.
Né à Toulouse en 1988, Jonathan étudie le montage à la Fémis. Caroline est née en 1990 à Ajaccio. Elle étudie à Paris VII et Paris VIII puis à l'Université de Corse. Ils réalisent plusieurs films séparément avant leur rencontre : Chiens (2012) produit par le GREC pour Caroline, Play (2011), Prince, Puissance, Souvenirs (2012) et Notre amour est assez puissant (2014) pour Jonathan. Ils entament leur collaboration artistique avec le court-métrage Tant qu'il nous reste des fusils à pompe (2014), qui remporte l'Ours D'or du meilleur court métrage à la 64e Berlinale. S’ensuivent deux autres courts, Notre héritage (2015) et After School Knife Fight (2017), primés dans de nombreux festivals à travers le monde, tandis que Jonathan réalise Martin pleure (2017), un machinima entièrement construit dans le jeu vidéo GTA. Leur premier long-métrage Jessica Forever (2018) est sélectionné en première mondiale au TIFF puis à la Berlinale. Par la suite, ils réalisent Bébé Colère (2020), Il faut regarder le feu ou brûler dedans (2022), Best Secret Place (2023) et La fille qui explose (2024), sélectionné au 77e Locarno Film Festival et visible actuellement sur la plateforme d’Arte. Eat the Night, leur second long-métrage, sort en salles à l’été 2024. En s’appuyant sur une trame narrative qui hybride la romance gay, le polar mafieux et la structure d’un jeu vidéo spécifiquement conçu pour le film (Darknoon), ils ouvrent une voie inédite au cinéma. Comment ça va ?, leur dernier court-métrage d’animation 3D, vient d’être présenté à la Berlinale 2025 où il a reçu la Mention spéciale des European Film Awards.
Ils réalisent également des installations vidéo qui se réapproprient l’esthétique guerrière du gaming pour mieux en déconstruire la violence et le virilisme. Leur approche ultracontemporaine du cinéma, imprégné de romantisme sombre et de science-fiction dystopique, est fortement marquée par les mondes virtuels et par la sexualité en ligne comme par la subculture musicale Emo et Punk Hardcore. Ils revendiquent l’influence de cinéastes aussi divers qu’Alain Resnais, Abel Ferrara ou Apichatpong Weerasethakul, mais aussi de la série The Wire et d’artistes post-internet comme Jon Rafman. Leurs films sont régulièrement montrés en France et à l'étranger, dans des festivals, musées, galeries, cinémas, à la télévision et en ligne. Ils vivent et travaillent entre Paris, la Corse et Toulouse.
