Jean-Pierre Bertrand et Films
Commencée sous la double invocation de Robinson Crusoé et de Jorge-Luis Borges, marquée par le chiffre 54 et le citron, l’œuvre de Jean-Pierre Bertrand a su fonder un espace qui lui est propre.
Quelque chose s’y joue par l’agencement dans l’espace de plans verticaux d’un rouge vif ou d’un blanc livide, le contact épidermique d’une feuille de papier miel enduite de peinture acrylique et d’une plaque de plexiglas. Les rouges ou les Schems plaqués aux murs, définissant des séquences et des intervalles, chargent d’énergie l’architecture qui les accueille et en modifient notre perception.
Depuis le début, dans les années mille-neuf-cent-soixante-dix, le cinéma fait mieux qu’accompagner l’œuvre de Jean-Pierre Bertrand, il est présent en son cœur même. Du cinéma expérimental en 16 mm à l’installation vidéo en passant par la forme documentaire, l’artiste a établi une forme d’échange et de dialogue entre l’exposition et l’image animée. Parce que cette œuvre cinématographique reste assez largement méconnue, ou cantonnée dans un genre, la rencontre sera l’occasion de voir ou revoir quelques-uns des films et d’en parler à l’intérieur d’une présentation plus large du travail. Un va-et-vient entre expositions et films, questions de forme et de format, avec, sur et hors l’écran, la voix sonnante et résonnante de l’artiste.