PARIS INTERNATIONALE 2016
À l’occasion de la nouvelle édition de la foire, Paris Internationale et la Fondation d’entreprise Ricard sont heureuses de présenter une série de conversations autour des problématiques soulevées par les pratiques artistes contemporaines. Ces rencontres auront lieux pendant la foire, tous les jours à 18h.
Jeudi 20 octobre, 18h
WOULD YOU LIKE TO SAVE?
Avec Kenneth Goldsmith et Chus Martínez.
Alberto Giacometti disait que dans un incendie, entre un Rembrandt et un chat, il sauverait le chat. Souvent la valeur que l’on accorde aux choses est révélée par la facilité avec laquelle on peut s’en débarrasser. C’est à supposer que le besoin se présente. Néanmoins les capacités toujours plus grandes de stockage font que pour les données numériques, le besoin ne se présente plus.
Des millions de personnes prennent chaque jour des millions de photos qu’ils ne regarderont plus mais ne trieront, ni n’effaceront, pas. Le slogan de la messagerie Gmail est « Ne jetez plus rien ». Des sites internet comme Tumblr permettent d’agréger des suites d’images qui se superposent comme autant de strates géologiques, la plus récente compressant la plus ancienne. La plateforme de jeu Second Life était immensément populaire au début des années 2000. Aujourd’hui une partie des univers créés ont été abandonnés par leurs résidents » et les constructions laissées vacantes. Ruines digitales et immuables.
Tout reste néanmoins documenté, archivé, et semble participer d’une archéologie du présent. Comment cette permanence hiérarchise l’information ? Comment influence-t-elle le rapport à la création ?
Vendredi 21 octobre, 18h
ONE HAND CANNOT CLAP
Avec Kate Cooper, Matthew Lutz-Kinoy et Justin Meekel.
Les expositions thématiques sont considérées comme une invention de la fin du 20ème siècle. Auparavant, la muséographie offrait au visiteur une expérience individuelle à l’oeuvre d’art. Cette expérience a progressivement changé avec la multiplication des expositions thématiques, le visiteur y étant plus assujetti à la vision du curateur.
Dans un contexte intellectuel où l’on envisage le post-capitalisme et la réorientation d’une économie de marché centrée sur l’individu vers des finalités communes, peut-on penser l’art comme une expérience collective ?
Samedi 22 octobre, 18h
UNREST ON ONE’S LAURELS
Avec Flora Katz, Alexandra Pirici et Georgia Sagri.
Exaltée par la force symbolique de l’art abstrait, Dominique de Menil déclarait en 1971 que dans un monde encombré d’images lui seul était capable de nous conduire « au seuil du divin ».
On entend dire aujourd’hui de l’art qu’il est complaisant, et n’est de plus en plus qu’une puissance cathartique dont l’impact est affectif plus que social. On observe cependant un essor continu de formes d’arts militantes par le truchement -entre autres- de l’accélérationisme, des queer theories, des féminismes ou des gender studies.
Peut-on toujours attendre de l’art qu’il ait une fonction émancipatrice ?
Dimanche 23 octobre, 16h
BUILDING THE TOOLBOX
Avec François Aubart et Mélanie Bouteloup.
“Ouvrez des écoles, vous fermerez des prisons” disait Victor Hugo. L’école a toujours été envisagée comme un moyen de s’élever bien que l’académisme ne prépare pas à tout. Quels sont les outils que l’école fournit aux jeunes artistes. Comment s’articulent la transmission du savoir, la reconnaissance du talent et sa promotion. Certaine écoles en Europe et aux États-Unis semblent déjà former les jeunes artistes aux réalités du marché de l’art et opèrent comme autant de viviers de recrutement. Qu’en est-il en France ?