Remise du Prix Liv Schulman
Du 18 juin au 16 septembre 2019 dans la salle de cinéma, niveau 4 du Centre Pompidou.
Depuis 2000, le Centre Pompidou accueille, chaque année, le Prix Fondation d’entreprise Ricard qui récompense un artiste émergent de la jeune scène française. Les œuvres des lauréats, offertes par la Fondation d’entreprise Ricard au Musée national d’art moderne, enrichissent ainsi singulièrement ses collections. Un jury de collectionneurs, de professionnels et d’artistes a attribué le 20ème Prix Fondation d’entreprise Ricard 2018 à l’artiste Liv Schulman. Le prix a été décerné à l’occasion de l’exposition «Le Vingtième Prix de la Fondation d’entreprise Ricard», conçue par Neil Beloufa, à la Fondation d’entreprise Ricard, en 2018. Née en 1985, Liv Schulman est une artiste argentine qui vit et travaille à Paris. Elle a étudié l’art et l’écriture à l’Ecole nationale supérieure d’arts de Cergy-Pontoise, à l’Université Goldsmiths à Londres et à l’Université Torcuato Di Tella à Buenos Aires, et fait un post-diplôme de l’Ecole Nationale Supérieure des Arts de Lyon. Son travail a notamment été présenté à la Biennale de Rennes (commissariat François Piron) en 2016 ou à la Galerie, Centre d’art contemporain, à Noisy-le-Sec (commissariat Vanessa Desclaux & Emilie Renard) en 2017, pour laquelle elle a reçu une bourse de la DRAC Île-de-France. Elle a également bénéficié d’une exposition personnelle à la Zoo Galerie à Nantes («The Night Shift», commissariat Patrice Joly) et au SixtyEight Art Institute à Copenhague («The Obstruction», commissariat Celine Kopp).
Liv Schulman a bénéficié de plusieurs résidences, entre autre, au Hangar à Barcelone en 2018 et au Parc Saint-Léger en 2017. Elle a publié les livres Infinite Bet, 2018, avec l’édition RSS à Copenhague, Que Faire Liv Schulman?, 2018, avec Immixtion Books à Marseille, puis les nouvelles El método Covensky, 2015, et El Camino del CNTRL, 2013, aux Editions Tammy Metzler. Elle est co-créatrice et rédactrice en chef d’El Flasherito et lauréate des Commissions Arts Visuels de la Cité internationale des arts 2018. Elle a reçu la bourse de recherche ADAGP et Villa Vassilief, lieu où elle présentera les fruits de ses recherches en lien avec le fonds photographique Marc Vaux conservé au Centre Pompidou, en mai 2019. À travers ses vidéos centrées sur la performance d’acteurs, Liv Schulman dévoile la manière dont les sociétés contemporaines procèdent à l’aliénation des individus et des groupes sociaux. L’écriture est fondamentale dans sa création. Avec des monologues et dialogues ressemblant tantôt à des discours excessifs tirés jusqu’à l’absurde et interprétés par des acteurs amateurs filmés sous forme de séries télévisées ou d’enquêtes, l’artiste interroge le sens des mots, d’une parole. Control a TV Show (2011-2016) est une série télévisée sur l’art et l’écriture en trois saisons, dans laquelle un seul protagoniste est joué par différents acteurs et actrices, ressemblant à un détective habillé d’un imperméable et inspiré d’un roman policier. Ce dernier apparaît égaré dans un labyrinthe d’histoires dont la signification a été perdue à jamais. Il a accès à des faits cachés et à des systèmes invisibles et communique ses conclusions paranoïaques de manière désenchantée.
Pour Liv Schulman, la figure du détective offre une liberté sans égale pour composer des monologues disloqués, empruntés aux vocabulaires de l’art, à l’économie libérale, à la théorie critique et à la psychothérapie. Les divers discours s’entremêlent et renvoient au désir des individus de trouver une place et un sens dans une société de plus en plus complexe. Les deux premières saisons de la série ont été réalisées en Argentine et à Paris, la troisième saison a été tournée à Rennes où elle a été présentée dans le cadre de la Biennale de Rennes intitulée «Incorporated!» (commissariat François Piron). Les six épisodes de la troisième saison Control a TV Show sont proposés en don au Musée national d’art moderne. Ils ont été tournés au Skate Park de La Courrouze, à la bibliothèque universitaire de Rennes 2 ou dans la Plaine de Baud, en 2016. Pour Liv Schulman, «ce sont des endroits à la fois uniques, parce qu’ils sont à Rennes, mais aussi ambigus et existants dans toutes les villes.» Ils dessinent un portrait en creux de l’urbanisme contemporain et des lieux d’échange standardisés, des décors parfaits pour ces œuvres critiques de la société actuelle. Cette série d’œuvres entre ainsi dans la collection du Musée national d’art moderne, après les œuvres de Didier Marcel, Natacha Lesueur, Tatiana Trouvé, Boris Achour, Matthieu Laurette, Mircea Cantor, Loris Gréaud, Vincent Lamouroux, Christophe Berdaguer et Marie Péjus, Raphaël Zarka, Ida Tursic et Wilfried Mille, Isabelle Cornaro et Benoît Maire, Adrien Missika, Katinka Bock, Lili Reynaud-Dewar, Camille Blatrix, Florian Pugnaire et David Raffini, Clément Cogitore, ainsi que Caroline Mesquita, respectivement lauréats du Prix entre 1999 et 2017.
Evénement sur réservation obligatoire auprès de Pauline Moret : [email protected].
En ce moment, la Villa Vassilieff expose la série Le Goubernement de Liv Schulman dans le cadre de l’exposition Une journée avec Marie Vassilieff.