Shana Moulton / Clélia Barbut et Charlotte Hubert
Le programme Partitions (Performances) confié à Christian Alandete poursuit l’exploration des liens entre la conférence et la performance à travers une nouvelle série de propositions originales.
La recherche du bien-être et du développement personnel est devenue un objectif de survie dans une société toujours plus individualiste qui trouve, dans des méthodes « allégées » de remises en question et en forme, les voies de la quête universelle du bonheur.
Cette seconde séquence de Partitions (performances) propose d’aborder des méthodes de bien-être physique et psychologique à travers les délires hallucinatoires de Cynthia, alter ego de l’artiste Shana Moulton et la présentation d’une nouvelle discipline scientifique et néanmoins sportive : l’aquagymologie élaborée par les artistes et chercheuses Clélia Barbut et
Charlotte Hubert.
Shana Moulton / This organ wants this, that organ wants that
Shana Moulton crée des situations inspirées du mouvement New Age et ses activités d’amélioration personnelle. Ses vidéos oscillent entre le tutoriel de beauté, l’émission de télé-achat et un art domestique constitué d’objets à la fois kitchs et technologiques.
Dans This organ wants this, that organ wants that (Cet organe veut ceci, cet organe veut cela), l’artiste propose un nouvel épisode de sa série Whispering Pines dans lequel Cynthia, l’alter égo de l’artiste, explore les possibilités d’une réalisation de soi, à l’aide d’objets apparemment banals – des couvertures électriques, des humidificateurs de brume – des jouets de bureaux, « agissant comme des portails » dans le subconscient de Cynthia.
Shana Moulton vit et travaille près de Yosemite, en Californie. Au cours des 15
dernières années, elle a développé sa série de vidéo-performances Whispering Pines, dans laquelle elle joue le rôle de « Cynthia », personnage
fictif et alter ego de l’artiste. Elle a fait l’objet d‘expositions ou présenté
des performances au MoMA, au New Museum, à Performa 2009, à The Kitchen, à Electronic Arts, à SmackMellon, au Andy Warhol Museum, au SFMOMA, au Yerba Buena Center for the Arts, au Hammer Museum, au MOCA Cleveland, au Centre des Arts Wexner, au Musée des Beaux-Arts de Saint-Pétersbourg, au Palais De Tokyo à Paris, au Musée Migros à Zurich, au Kunsthaus Glarus, à la Fondazione Morra Greco à Naples et au Times Museum à Guangzhou. Elle est représentée par les Galeries Crèvecoeur (Paris) et Gregor Staiger (Zurich).
Clélia Barbut et Charlotte Hubert / L’aquagymologie
L’aquagymologie est une nouvelle discipline scientifique, créée par Clélia Barbut et Charlotte Hubert. Elle vise à faire un état des recherches sur l’aquagym, car cette pratique est très mal connue de la littérature académique, mais aussi à produire une science qui n’existe pas. Partant de cette incongruité, il s’agit de créer du savoir autant que de le mettre en scène. À travers la forme de la conférence-performance, le langage universitaire vient informer les corps sans gravité, en même temps que les abdo-fessiers infiltrent la posture du conférencier. Professer depuis le périnée permet de donner voix aux bavardages discrets qui accompagnent les cours d’aquagym, mais aussi de mettre à l’épreuve la désincarnation du discours scientifique. Le projet est utopique.
Il ouvre un monde dans lequel il est difficile de différencier la parole
académique du commérage, le vrai du faux, l’érudit de l’anonyme. Dans lequel
s’inventent de nouvelles manières de flotter. Depuis deux ans,l’aquagymologie
a été présentée dans divers lieux académiques ou artistiques (Ecole du Louvre, Université Lille 3, Festival PERFORMPERFORM, ISELP…).
Clélia Barbut est historienne de l’art et sociologue, chercheuse associée et
enseignante au Cerlis (Université Paris Descartes) et à l’EA – Histoire et
Critique des Arts (Université Rennes 2). Ses travaux de recherche portent sur
les performances artistiques, leurs archives et leurs historiographies, ainsi
que sur les épistémologies féministes. Charlotte Hubert est née le 27 mars 1984 à 7h55 à la Clinique Notre-Dame de Grâce de Nantes, elle vit à Paris et
travaille partout sur la terre. Elle a commencé à faire de l’art parce qu’elle
perdait régulièrement au Monopoly. Elle raconte des histoires, danse dans les discothèques napolitaines et observe le Mont Fuji. En collaboration avec Clélia Barbut rencontrée à la piscine municipale, elle a créé l’aquagymologie. Chargée de cours en Arts plastiques au sein de l’Université Paris 8, son cours s’intitule : « Je suis à l’art comme la sardine est à l’huile ». Charlotte Hubert invente des fictions sans exploser de rire et expose régulièrement son travail de façon organisée en France et à l’étranger.