John Miller, Essayiste
Patrick Javault reçoit John Miller.
Artiste, critique, musicien, le nom de John Miller a longtemps été associé à une série de sculptures et de reliefs faits d’accumulations d’objets, de mannequins et de miroirs et enduits d’un marron uniforme qui évoquait sans ambiguïté la matière fécale. Le «John Miller brown» aura servi à peindre le recyclage permanent produit par l’art, la conversion des valeurs et l’investissement libidinal. Un nouveau-réalisme nourri de freudisme et de marxisme, au temps de la globalisation. Le fait d’avoir par la suite substitué l’or au marron ne change rien au fond de l’affaire. Parallèlement, l’artiste réalise depuis 1994 une série de photographies dont le point commun est d’avoir toutes été prises entre midi et quatorze heures (Middle of the Day series). À partir de cette contrainte un peu lâche cette série dresse un portrait du quotidien planétaire, croisant aussi bien la street photography que la photo conceptuelle. En prenant les jeux télévisés comme sujets de peintures, en réinterprétant leurs décors pour réaliser des installations, l’artiste questionne les limites des stratégies artistiques quand il s’agit de porter un regard sur les formes du divertissement. Vide et vacance semblent caractériser l’univers de John Miller qui revendique la peinture métaphysique de De Chirico comme une de ses sources d’inspiration. Outre une nouvelle exposition personnelle qui ouvre à la galerie Praz Delavallade, le 8 septembre, John Miller est l’un des artistes choisis par Julien Fronsacq pour son exposition «Dérives de l’Imaginaire» qui ouvre le 28 septembre au Palais de Tokyo.