Les mots troubles #4, listening session - texte & musique
Aucune des trois artistes que vous allez entendre ce soir ne fait « que de la musique ». Pourtant, le 5 avril, c’est ce rapport au son qui va nous réunir. Dans le même temps, ces trois artistes ont toutes vécu ailleurs à un moment de leur vie, sont parties, sont revenues, ou pas. Quand je faisais des recherches sur l’idée de « avec quoi on part » d’un lieu, de sa ville, de son pays, ce qui est constamment revenu, c’est la musique. Sous la forme d’une mélodie, d’un disque, d’une K7, d’un mp3... De la playlist des vacances à la chanson de départ, rien ne nous accompagne plus que la musique. Et aujourd’hui, avec les smartphones, elle se meut avec nous et est rendue disponible à tout moment.
Quand j’ai eu ma fille, je me suis rappelée les chansons que me chantait ma mère. C’est peut-être une des choses les plus ancestrales, de chanter à l’autre, de chanter à soi-même, de véhiculer des mélodies. J’ai longtemps essayé de faire un album de musique pour mon personnage Rose Pantopon mais celui-ci n’a jamais vu le jour. J’ai toujours voulu jouer d’un instrument, cela ne s’est jamais fait. Je chantais pas mal, mais je n’ai rien fait avec cela non plus. Les artistes que vous allez entendre sont à l'opposé de ces non-réalisations : elles, le font, elles, chantent, elles, jouent, elles, composent. Elles ont chacune développé différentes stratégies d’écritures musicales. Et c’est cette diversité d'expériences que nous allons écouter ce soir. Là, vous vous dites « ok pour la musique mais c’est quoi le rapport avec son truc autour des mots et du texte ? » Et bien, elles écrivent de la musique et elles écrivent des mots et des textes aussi. Alors comment cela marche et se mêle, quelles sont leur relation avec l’instrument le médium « musical » ? Quel est leur rapport à la langue, au langage, qui se crée ?
Un film, par l’artiste plasticienne tchèque Marie Tučková en collaboration avec Iga Świeściak, un moment de son et de voix mêlés par Jamika Ajalon, poétesse et musicienne américaine installée à Saint Denis, et un temps musical et textuel par l’artiste-chercheuse Célin Jiang, qui vit et travaille entre Paris et Shanghai.
Julie Béna