Le Troisième paradis
Patrick Javault reçoit Michelangelo Pistoletto.
Michelangelo Pistoletto est l’une des grandes figures de l’art contemporain. Par ses tableaux-miroirs d’abord, puis par une série d’expositions et d’événements à la frontière du théâtre et de l’action publique, il a dans le Turin des années soixante posé quelques unes des bases de ce qui allait devenir l’Arte Povera. En 1965, il réalise les Objets en moins, une série d’œuvres sans unité de style qui marquent un refus de la signature, et représentent pour lui une libération. C’est aussi une manière de répondre à un productivisme de l’art sur le modèle américain. A nouveau exposés à partir des années 90, les Objets en moins continuent d’exercer leur influence sur de nouvelles générations d’artistes.
En 1998, il crée « Cittadellarte », une fondation qui est un véritable laboratoire, où experts, artistes et chercheurs travaillent à promouvoir une « transformation responsable de la société à travers la fonction génératrice de l’art ». Il est aussi l’un des fondateurs de « Love Difference », mouvement artistique pour une politique interméditerranéenne. Depuis, les Ultime Parole famose, texte-manifeste de 1967, on sait que l’écriture n’est pas pour Pistoletto une activité secondaire, mais une part essentielle de sa pratique artistique. Avec la publication aujourd’hui du Troisième Paradis, il dresse une forme de bilan et invite chacun de nous à prendre part à la transformation de ce « jardin planétaire ». A la veille de se rendre à Bordeaux pour l’ouverture d’Evento, biennale de création contemporaine, dont il assure la direction artistique, occasion nous est donnée d’entendre Michelangelo Pistoletto, artiste, auteur et porte-parole.