Poésie Plateforme avec Anne Bourse et L. Etchart
Animées par le poète et enseignant Jérôme Mauche depuis dix ans, les rencontres « Poésie Plateforme » initient des moments de dialogue inattendu.
Selon la logique d’expérimentation - mais aussi de désir - du cycle « Poésie Plateforme », Anne Bourse, artiste, et L. Etchart, poète, dialogueront. Le point de départ de cette rencontre est la fascination éprouvée par Anne Bourse à la lecture du très étonnant récit de L. Etchart Tupamadre – qui avec fulgurance invente sa langue entre français et espagnol. Tupamadre sera le point d’échange entre ces deux créatrices, hors-normes, qui débordent les lignes, les objets, les usages et les médiums. Car, elles sont de celles qui parviennent à imaginer quelque chose de neuf - intense, somptueux et discret à la fois -, avec ce qui leur tombe dessus - le politique, notamment - et sous la main - l’ordinaire.
Anne Bourse crée des dessins, des textiles, des objets, des installations et des environnements qui entrelacent douceur et obsession, entre décoratif et utopie. La collecte, la reprise, le griffonnage, le collage, donc l’écriture, sont parmi les outils qu’elle utilise au profit de quasi-récits visuels à dimension énigmatique et simple à la fois. Son travail est régulièrement présenté en France : au Parc Saint Léger, au MOCO La Panacée à Montpellier, au Crédac à Ivry, à la Galerie Edouard Manet à Gennevilliers, à la Ménagerie de Verre, à la Galerie Crèvecoeur à Paris, qui la représente, comme à l’international : Lisbonne, Toronto, Bremerhaven... Sa première exposition personnelle muséale ouvrira au MAMC+ de Saint-Etienne à l’automne 2024. Anne Bourse a été nommée en 2023 pour le 24ème Prix Fondation Pernod Ricard. Son travail a fait l’objet d’un TextWork signé Nick Currie.
Tupamadre est paru aux Editions Les Terrasses en 2023. Le récit mêle textes narratifs, poésies et archives en un français hybridé d’espagnol. Sa poésie n'a pas de règle, ni d'accent ni d'apostrophe. L. Etchart a appris à Montevideo une langue française transmise par sa famille réfugiée politique en France dans les années 1970. Elle écrit avec violence et traîtrise à une langue française impérialiste. Enfant de guerrillxs Tupamarxs d'Uruguay, L. Etchart a grandi au milieu des souvenirs de luttes, de violence, de fascisme et d'espoir. Son livre développe le récit queer d’une enfance. Il est principalement centré sur la figure de sa mère, par le prisme de sa mort à la suite d'un cancer : de miss locale aux braquages, de travailleuse à épouse, ce parcours donne à lire un monde dans les restes des espaces possibles. Ce livre à sa sortie a été particulièrement remarqué par sa puissance et inventivité.
