Guest program : Lancement de la Revue Phylactère #3

La revue Phylactère trouve son origine dans le désir de retranscrire des performances à travers des visions authentiques, subjectives et spontanées. Y sont réunies autant de catégories que de lectures possibles de l’acte performatif telles que des retranscriptions, des scripts, des comptes-rendus, des poèmes destinés à être oralisés; révélant toute leur plasticité à la lumière de formes verbales et graphiques singulièrement imparfaites. Phylactère est un entremêlement de voix de divers horizons et sans hiérarchie, venues se frotter au jeu du prolongement de l’espace physique et temporel de l’avant et l’après performance dans un format publié, cristallisant leur interprétation. 

Ce nouvel opus — dont le titre est imprononçable car composé d’une série de caractères non-alphabétiques, sans correspondant phonémique — s’intéresse à de multiples formes liminaires du langage et de la communication comme les langages sous-terrains, construits, non-verbaux, codés, les idéologues, les argots, les cris, les insultes, les langages-images, les écritures secrètes, les écritures censurées, etc.

Avec les contributions de Angela Goh, Camille Videcoq, Cécile Bouffard & Ruth Childs, Clarissa Baumann, Dora Garcia, Hippolyne, Juliana Vargas Zapata & Lara Dautun & Loraine Furter, Laurie Charles, Lu Lin, Pauline Lecerf, Publik Universal Frxnd, rita elhajj & ghalas charara, Suzanne Treister et Vir Andres Hera. 

À cette occasion nous accueillerons Vir Andres Hera pour une lecture de son texte Camera Serpent, faisant partie d'un recueil en cours d'écriture autour de læ dieux·sse aztèque Coatlicue. Il y est question de son corps hybride et de cadrages de cinéma qui façonnent des temporalités déstructurées. Ces textes sont lus par Vir Andres et ses ami·e·x lors d’évènements publics, dont « The Way We Perform Now », récemment organisé par Cassandre Langlois à la Cité internationale des Arts.

Vir Andres Hera (né·e en 1990 à Yauhquemehcan, Mexique) est cinéaste et artiste. Le point de départ de ses œuvres se situe à la convergence de questions relatives à l’immigration, l’exil, l’identité de genre ou l’appartenance culturelle multiple, dont iel s’attache à restituer la diversité. Croisant récits personnels et morceaux d’Histoire, ses œuvres font entendre des mots, des voix et des langues qu’iel associe à des montages visuels fragmentés et des images énigmatiques, comme un reflet de la pluralité des perspectives et des réalités. Ses installations multi-écrans reflètent un temps non linéaire et fracturé. Parmi ses expositions récentes, citons Cacophony as collectivity, galerie SBC, Montréal (2023) ; Soleil Triste, Mo.Co. Montpellier Contemporain, (2023) ; Exchange : London, Mimosa House, Londres (2023) ; et Ceremony, HKW, Berlin (2022). En 2024, iel emporte le prix jeune création internationale de la Biennale de Lyon. Une archive contenant une partie de son travail d'écriture vient d'être acquise par le Museo Tamayo de Mexico et sera bientôt publiée.